Film absolument remarquable tout en étant pourtant d'une simplicité déconcertante. En soit, on sait dès le début ce qu'il va se passer : un homme va être condamné à mort mais va réussir à s'échapper. Toujours est-il que le film a tout de même réussi à me tenir en haleine jusqu'à la fin rien qu'avec un récit narratif, centré tout le long de l'histoire sur notre personnage principale, sans que l'on s'y écarte un seul instant.
Et c'est à chaque seconde que ce film a réussi à me faire douter ; à me demander s'il allait un jour vraiment s'échapper, quand bien même je le savais déjà. C'est la patience et la nonchalance de la Fontaine qui créent ce doute. Jamais il ne se détourne de son objectif, pendant qu'Orsini se dit "trop long" à l'écoute de son plan. Les autres abandonnent, se résignent, pendant que Fontaine, est lui, résistant dans l'âme, s'apprête à n'importe quelle éventualité, même tuer un adolescent de 16 ans pour ne prendre aucun risque.
C'est aussi l'annonce de la condamnation à mort de Fontaine qui nous presse de plus en plus vers cet objectif de liberté, de résurrection même (comme dit dans le film à travers un passage de la bible). Et il en est de même pour l'évasion. Le silence et la pénombre, les personnages avançant la peur au ventre sans que quoi que ce soit ne les face tressaillir un seul instant. Tout cela vous prend et vous absorbe dans cette atmosphère si pesante.
"Le vent souffle où il veut" cela vient pour moi comme une allusion à la chance, comme elle est évoquée plusieurs fois dans le film. On ne sait pas si on va y arriver, si quelque chose inattendue ne va pas tout renverser d'un revers de main. Quelque chose d'imprévisible, qui peut venir de n'importe où, n'importe quand. " Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. "