Embarqué par erreur dans un vol spatial prévu pour rechercher de nouvelles planètes, Tom Trimble (Dennis Dugan) et son copilote Hermès (Dennis Dugan), humanoïde conçu à son image, voyagent dans l’espace-temps à la vitesse de la lumière. Ils remontent ainsi le temps jusqu’à l’époque du roi Arthur (Kenneth More). Mais Trimble va avoir fort à faire pour convaincre le roi et ses sujets qu’il n’est pas un monstre. Il va avoir encore plus de difficultés à le prévenir contre les traîtres et à l’aider à les combattre.
Produite par les studios Disney, cette comédie surfe sur le succès des films spatiaux tout en renouant avec les premières productions en images réelles des studios, les films historiques (Echec au roi, Robin des bois et ses joyeux compagnons, La Rose et l’épée). Inspiré d’une histoire de Mark Twain, la confrontation entre l’Américain de base et le peuple médiéval met les zygomatiques à rude épreuve, comme dans la scène où le roi Arthur et Gauvain tentent de se remémorer les différents éléments du cours d'histoire donné par Trimble, qui n’est autre qu’une « histoire du futur » (si on me pardonne cette horrible expression), pour le public auquel il s’adresse, ou qu’il se lance dans de grandes explications scientifiques inatteignables à un esprit médiéval.
Le Roi Arthur : J'ai eu d'abominables cauchemars avec cet horrible remue-ménage... Dites-moi, ce sont bien les frères Wright qui ont découvert la radio ?
Gauvain : Je crains que ce ne soit une erreur. Ces frères étaient... Mmmm... champions de baseball.
Le Roi Arthur : Mais ce sera Mermoz le premier homme à survoler la Manche. C'est bien ça ?
Gauvain : Oh, pour ma part, je dirais que c'est un certain Arsène Lupin qui volait...
Nul doute que pareille comédie aurait pu être élevée au rang de chef-d’œuvre entre les mains d’un Robert Stevenson (Mary Poppins, Le Fantôme de Barbe-Noire, L’Espion aux pattes de velours). Seulement, ici, elle échoue entre les mains de Russ Mayberry, réalisateur de télévision (il a fait ses armes sur les séries Ma sorcière bien-aimée et Dallas, entre autres) qui peine à donner un réel souffle à son film sur grand écran, d’autant qu’il n’est guère aidé par un casting de seconde zone, seule la musique de Ron Goodwin parvenant à donner un certain cachet au film.
Pour autant, il faudrait être particulièrement maladroit pour passer un côté d’un sujet aussi prometteur, et Mayberry parvient à en tirer une comédie suffisamment sympathique, malgré son aspect trop peu rigoureux tant dans la reconstitution historique, très bas-de-gamme, qu’au niveau de certaines péripéties, un peu forcées. Le jeune public, auquel est d'abord destiné ce film, sera, lui, sans doute peu regardant sur ces défauts...