UN COUP DE MAÎTRE (13,4) (Gaston Duprat, ESP/ARG, 2018, 101min) :
Cette plaisante comédie noire explore avec causticité la place et la valeur de l'art dans un monde contemporain où l'argent manipule et menace l'intégrité et la singularité créatrice des artistes. Gaston Duprat livre une solide mise en scène oscillant entre le thriller et la satire à travers une structure narrative sous la forme d'un habile flash-back dont la révélation inaugurale en voix off : "Je suis un assassin" interpelle d'entrée le spectateur. Le malin récit dépeint à travers plusieurs couches l'amitié entre un marchand d'art et un ingérable peintre égocentrique démodé, provocateur et contestataire. Des liens amicaux qui vont à la suite d'un grave accident les entraîner vers des chemins amoraux pour falsifier la vérité à leur profit ! Une incursion amusante et une peinture cynique dans les dérives du milieu de l'art contemporain qui profite de la justesse de jeux des deux comédiens : Guillermo Francella et Luis Brandoni, dont le duo mesquin et tendre un peu caricatural s'avère néanmoins particulièrement attachant grâce aux situations et aux dialogues bien croqués. Grinçant. Enlevé. Distrayant.