Mariés depuis trois ans, Pierre et Anne s'aiment mais s'avouent un jour le déclin de leur désir. Jeu dangereux ou tentative salvatrice, Pierre éprouve le besoin de mettre leur amour en danger par des velléités d'indépendance et d'infidélité.
Autour des deux époux, certains s'unissent le temps d'une nuit, d'autres se sont fait une raison de la lassitude conjugale et, dès lors, Mocky semble dire qu'il vaut encore mieux tricher avec les sentiments que de s'en ouvrir avec sincérité. Le syndrome "n'avoue jamais". Ce en quoi la comédie -c'en est une- n'est pas aussi "morale" qu'il y parait, d'autant que la sexualité conjugale, même pudiquement abordée ici, devait sans doute, à l'époque du film, relever d'un tabou.
Anticonformiste, sans être provocateur, le film l'est à un autre titre, tant le style de Mocky, rencontrant celui d'un dialoguiste nommé Raymond Queneau, peut engendrer de situations saugrenues, je n'ose pas dire surréalistes. Le film est une comédie un peu foutraque mais sympathique, bien dans l'esprit et le ton, encore balbutiants, de Jean-Pierre Mocky.