C'est un des volets de la trilogie de Lucas Belvaux qui constitue, entre un polar ("Cavale") et un drame ("Après la vie"), l'épisode fantaisiste. Le film a l'apparence du vaudeville dans le milieu de la petite bourgeoisie provinciale. Alain et Cécile se soupçonnent réciproquement, et à tort, d'adultère.
Cependant, c'est du vaudeville bridé et pas drôle que met en scène Belvaux. En premier lieu, sa réalisation est terne, sans élégance ni rythme, et si c'est à dessein que l'auteur se détourne de la farce, refusant les effets courants et les pitreries d'un genre, il n'en demeure pas moins que son histoire manque de relief et d'une dynamique. A quoi s'ajoute le faible intérêt que recouvre le couple inattendu formé par Ornella Muti et François Morel, couple qu'on peut juger par ailleurs peu complémentaire et, du point de vue de l'interprétation, assez pauvre, à l'image de la personnalité comique de François Morel (dont je continue de penser que son personnage des Deschiens reste sa meilleure création à ce jour). Même affublé de quelconques tendances à l'hypocondrie et à la paranoia, Alain est un personnage falot, tandis qu'Ornella Muti joue les épouses inquiètes dans un rôle sans matière.
Une comédie ni épatante ni savoureuse.