A New York, Alice désespère de se faire aimer par son voisin, un jeune homme "indisponible" tant qu'il n'aura pas élucidé la mort de sa femme, peut-être assassinée par un chauffeur de taxi. Alice va se charger de trouver un coupable...
Le film est l'histoire de cette manigance, en même que celle de la relation équivoque entre Alice et le chauffeur de taxi joué par Harvey Keitel. Le sujet est original mais donne lieu à des séquences et rebondissements un peu tirés par le cheveux et, plus globalement, supporte une mise en scène trop formaliste. Le réalisateur Manuel Pradal verse son polar dans l'exercice style artificiel et figé, avec son atmosphère poisseuse, son reflet gris et sinistre de New York, ses personnages accablés.
Et puis, on n'est guère convaincu par le personnage d'Emmanuelle Béart, énigmatique et déterminée, dont on ne ressent jamais la passion pour son voisin Vincent -personnage complètement transparent par ailleurs. Par conséquent, le plan criminel et les actes d'Alice paraissent excessifs.
Enfin, il y a ce constat qui s'impose d'emblée: la VF est très médiocre et le choix de parler français à New York plombe absolument la composition d'Harvey Keitel et l'authenticité d'ensemble. D'autant que les dialogues, même parcimonieux, sont d'un assez passable prosaïsme.
Pradal réalise un film très inégal.