En petit Bourgeois marié à une mégère, Fernandel fait le pitre dans une comédie écrite pour lui mais si complaisamment que les bons mots n'en sont plus et qu'ils réduisent Fernandel à faire du (mauvais) Fernandel. Malgré sa présence, l'acteur ne parvient que rarement à installer de véritables moments comiques.
A la suite d'une soulerie, et abusé par un malfrat, Fernand Espitalion se retrouve à Oran légionnaire malgré lui. Contraint à la vie militaire, il découvre la rigoureuse vie de caserne et Fernandel en fait des tonnes dans le genre civil naïf. Le film de Christian-Jaque s'en remet alors à un comique troupier aussi conventionnel que pesant.
Cependant, la dernière partie du film sera surprenante, à défaut d'être particulièrement brillante. A la faveur d'une inattendue rupture de ton, le récit prend des
proportions dramatiques.
Finalement séduit par les vertus de la Légion, Fernand essuie son baptême du feu à l'occasion d'une mission "pacificatrice" contre de méchants et invisibles arabes. On est passé de la farce au drame.
De sorte que le récit de Christian-Jaque se transforme en une (conformiste) exaltation de la solidarité et de la bravoure du soldat, de l'Armée par extension.
Quoiqu'il en soit, le film reste un peu sot, que ce soit dans le registre comique ou dans le genre dramatique.