Il est intéressant de comparer Un Divan à Tunis et Adam, deux films sortis à une semaine d’intervalle et qui montrent chacun une image d’un Maghreb très différente. D’un coté, on a une société marocaine patriarcale, très ancrée et dans la tradition, et de l’autre, une société Tunisienne qui s’occidentalise après le Printemps Arabe. Mais derrière les apparences, on se rend compte que tout n’est pas si clair, notamment dans cette société Tunisienne qui a encore du chemin à faire avant de pouvoir s’affranchir totalement de son passé.
Ce choc des cultures est symbolisé par le personnage de Selma (merveilleuse Golshifteh Farahani), une psychanalyste idéaliste qui décide de quitter Paris pour venir s’installer dans son pays d’origine qu’elle a quitté très tôt.
Mais très vite, elle va devoir se confronter à une réalité et à des tracasseries auxquelles elle ne s’attendait pas. Et c’est autour de ça que va se construite la trame de ce film, mettant en scène une galerie de personnages hauts en couleurs, symbolisant, chacun à leur manière, les failles, les faiblesses du pays de l’ancien dictateur Ben Ali.
Manèle Labidi dresse ainsi le portrait d’une société face à ses contradictions, ayant le souci de s’élever et de s’inscrire comme une démocratie moderne, mais tout en continuant de vivre avec les fantômes du passé qui laissent encore pas mal de place à la répression, à l’intolérance, au machisme...
Tout ça donne un film à la fois drôle, absurde et intelligent, une comédie assez charmante, un peu foutraque mais à laquelle il manque sans doute un petit quelque chose dans l’écriture pour en faire un film totalement concluant.
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