L'art du pilleur de troncs
Une des comédies les plus enlevées de Mocky, grinçante et irrévérencieuse. Cinéaste inégal qui s'est commis souvent dans des caricatures outrancières, il a toujours pratiqué un humour très...
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le 27 juil. 2017
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Une des comédies les plus enlevées de Mocky, grinçante et irrévérencieuse. Cinéaste inégal qui s'est commis souvent dans des caricatures outrancières, il a toujours pratiqué un humour très particulier en restant en marge du circuit et en étant fidèle à une bande d'acteurs qu'on retrouve souvent chez lui. La rencontre de Bourvil et Mocky pouvait surprendre, leur style étant opposé à première vue (Mocky faisant dans la satire parfois féroce, et Bourvil étant habitué au comique paysan) mais le grand comique a été séduit par le personnage de cet aristocrate distingué qui pille des troncs d'église avec une science et une méthode étudiées, tout en gardant un flegme, d'où un décalage bienvenu. Cette rencontre allait déboucher sur 3 autres films (la Nuit de l'indicible peur connu aussi sous le titre de la Grande frousse, la Grande lessive et l'Etalon), on y sent l'amitié et la complicité entre Mocky et Bourvil où ce dernier a su pratiquer un comique beaucoup plus subtil et fin, ici il joue son rôle avec une joyeuse espièglerie, les répliques et certaines situations sont savoureuses.
Le film fut tourné dans les décors réels de 25 églises parisiennes, les prises de vues devant s'intercaler entre messes et baptêmes. On retient en plus de Bourvil qui livre donc une autre facette de son talent comique, une bande d'acteurs fort drôles dans leurs rôles de flics : Francis Blanche en inspecteur Cucherat, Jean Tissier en inspecteur Bridoux, et Marcel Pérès en chef bourru, sans oublier Jean Poiret, toujours autant facétieux. C'est donc l'un des meilleurs films de Mocky parce qu'il perpétue encore la tradition d'un certain cinéma populaire français ; avec les années, il changera d'orientation, ses propos seront plus féroces en s'en prenant aux institutions et aux valeurs consacrées, tandis qu'ici, même s'il égratigne allègrement l'Eglise, la police et l'aristocratie, il le fait avec une certaine douceur, et je crois que ses acteurs comme Bourvil et Francis Blanche y sont pour quelque chose, car quand il ne les aura plus, son style sera bien plus rugueux ou violent.
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le 27 juil. 2017
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