Un éléphant, ça trompe énormément par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Voici l'histoire de quatre copains inséparables ayant atteint l'âge de la quarantaine. Il y a Etienne, Simon, Bouly et Daniel qui ont une passion commune pour le tennis. C'est ainsi qu'ils se rencontrent, s'amusent et se chamaillent lors de leurs parties acharnées. Un beau jour en arrivant à son travail, Etienne va avoir un éblouissement: une superbe jeune femme toute vêtue de rouge laissant s'envoler sa robe au gré d'une bouche d'air au sol. S'en est trop, femme, enfants et copains ne comptent plus. Cette "beauté céleste" va alors hanter ses pensées. Il va tout tenter pour la retrouver mais lorsqu'on perd le sens des réalités, il n'est pas facile de mener une vie normale. Cette beauté ne joue pas dans la même cour que l'amoureux éperdu. Les copains observent, sa femme et ses enfants subissent et Etienne pour couronner le tout devient un jaloux maladif envers son épouse. Comment se sortir d'une telle situation ?

La vie même si elle est parfois bien faite peut être aussi cruelle. Elle peut basculer en quelques secondes et Etienne en fait l'expérience. Notre brave homme qui occupe des fonctions de cadre dans un ministère pour être heureux, une femme douce et charmante, des enfants adorables, trois copains toujours prêts pour la rigolade et le coup de main.
Et puis vient l'intruse qui va réveiller le "démon de minuit" de ce brave Etienne littéralement subjugué par cette vision de rêve malgré l'amour qu'il porte pour son épouse. Si sa vie va changer, son esprit, ses idées, son caractère vont également être atteints. Son métier deviendra aléatoire et comme un tout jeune amoureux transi il va prendre le risque de tout mettre en péril sans vraiment savoir s'il y aura des lendemains qui chanteront. Pendant ce temps le groupe d'amis est désuni. Bouly, dragueur invétéré, se retrouve seul, sa femme l'ayant quitté emportant enfants et meubles. Simon, l'anxieux perpétuel a bien du mal à concilier son métier de médecin et ses copains tout en tentant de se débattre avec sa mère d'origine pied-noire abusive et démonstrative à souhait.
Quant à Daniel le garagiste, il n'en peut plus de cacher son penchant homosexuel à ses trois complices. Et puis Etienne, de plus, soupçonne son épouse d'avoir elle-même une relation et cette pensée l'obsède au plus haut point. Il devient alors un lamentable et ridicule pantin tiraillé de tous côtés. L'amitié entre potes résistera t-elle à ces cataclysmes et à ces embrouilles?

Dans ce premier opus des aventures de "la bande à Etienne" je dois reconnaître que Yves Robert qui n'en est pas à son premier coup de maître séduit au plus haut point. Il se sert d'un sujet qui n'a rien d'anodin: le passage parfois compliqué de la quarantaine. Là il nous fait le portrait de quatre personnages complètement différents et c'est justement cette différence qui les lient si fortement. Ils sont restés de grands gamins avec les défauts et les qualités que cela entraîne et sont tous empêtrés dans des affaires pas possibles mais cette bande de copains fidèles sont toujours là pour porter secours à l'âme en détresse.
Pour mener à bien une comédie aussi "bouillonnante", Yves Robert s'est entouré d'une pléiade de comédiens assez extraordinaires qui se prennent visiblement au jeu endiablé des personnages. Comment dissocier Jean Rochefort dans le rôle d'Etienne, Guy Bedos dans celui de Simon Victor Lanoux interprétant Bouly et Claude Brasseur campant le rôle de Daniel. Voilà pour la fine équipe perturbée par Anny Duperey une certaine Charlotte, la "dame en rouge" mais aussi par Marthe, la femme d'Etienne jouée par Danièle Delorme et par Mouchy Messina la mère infernale de Simon incarnée par Marthe Villalonga. Je veux accorder également une mention spéciale à Christophe Bourseiller dans le rôle d'un amoureux très insistant envers Marthe sa prof. Le tout est accompagné d'une musique très réussie composée par le renommé Vladimir Cosma.

Des gags énormes, parfois émouvants, vous en découvrirez tout au long de cette très belle et intelligente comédie dotée de l'excellent dialogue des deux compères, Jean-Loup Dabadie et Yves Robert. N'hésitez pas un instant à voir ou revoir ce grand classique du genre qui aura une suite aussi tonitruante: "Nous irons tous au paradis".

Note: 8

Grard-Rocher
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les très bons films. et Cinéma : Entrez dans le monde de la comédie.

Créée

le 31 mars 2014

Modifiée

le 27 mars 2014

Critique lue 2.8K fois

55 j'aime

20 commentaires

Critique lue 2.8K fois

55
20

D'autres avis sur Un éléphant, ça trompe énormément

Un éléphant, ça trompe énormément
Ugly
8

4 étranges garnements

C'est un vrai film de copains, écrit et tourné dans la bonne humeur par Jean-Loup Dabadie et Yves Robert qui savent trouver les mots justes pour mettre en valeur leurs acteurs, un film sur l'amitié...

Par

le 8 janv. 2018

18 j'aime

2

Un éléphant, ça trompe énormément
Torpenn
6

Rochefort a la mauvaise idée de tromper sa femme...

Ca faisait bien longtemps que j'essayais de vois ce petit classique de la comédie amicale à la française dont tout le monde me disait du bien. Alors, sans être transcendant, c'est bougrement...

le 3 avr. 2011

17 j'aime

15

Du même critique

Amadeus
Grard-Rocher
9

Critique de Amadeus par Gérard Rocher La Fête de l'Art

"Pardonne Mozart, pardonne à ton assassin!" C'est le cri de désespoir d'un vieil homme usé et rongé par le remords qui retentit, une triste nuit de novembre 1823 à Venise. Ce vieil homme est Antonio...

178 j'aime

68

Mulholland Drive
Grard-Rocher
9

Critique de Mulholland Drive par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En pleine nuit sur la petite route de Mulholland Drive, située en surplomb de Los Angeles, un accident de la circulation se produit. La survivante, Rita, est une femme séduisante qui parvient à...

171 j'aime

37

Pierrot le Fou
Grard-Rocher
9

Critique de Pierrot le Fou par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Ferdinand Griffon est entré malgré lui dans le milieu bourgeois par son épouse avec laquelle il vit sans grand enthousiasme. Sa vie brusquement bascule lorsqu'il rencontre au cours d'une réception...

158 j'aime

47