Halala, décidément, ce Judd Apatow aura influencé pas mal de gens. J'aurais pas cru que même Mulligan aurait été touché et aurait sorti sa version de "SuperBad". C'est plutôt chouette.
L'histoire est très simple et met en avant trois garçons face à la sexualité. C'est traité avec beaucoup d'humour et de légèreté jusqu'à la fin qui prend une tournure un peu trop dramatique mais qui touche tout de même. C'est dommage parce que l'auteur avait réussi à éviter le gnan-gnan romantique typique de ce que l'on aurait pu attendre. Mais bon. Ça bouleverse comme on dit au Portugal.
Le récit est minimaliste, un régal. Les auteurs ne s'attardent que sur quelques scènes qu'ils étirent. Par exemple la scène de la glace est hilarante. J'aime beaucoup la relation entre personnages aussi. Il y a quelques chose de naïf, de tendre et de violent aussi. Même si je n'ai pas vécu à cette époque (j'étais déjà trop vieux en 42), je me suis un peu retrouvé dans ce comportement. Ce serait marrant d'adapter ça à la jeune génération d'aujourd'hui, mais j'imagine que les protagonistes seraient plus jeunes. N'empêche, c'était la bonne époque où il fallait se battre pour voir un sein nu. Moi j'ai connu l'entre-deux. C'est-à-dire que j'avais la télé, mais canal + était brouillé et je devais être super discret en descendant les escaliers à minuit dans l'espoir de voir de la chair nue. Ou alors j'attendais le nouvel an, l'occasion idéale pour voir un bout de crazy horse en faisant semblant de zapper innocemment.
La mise en scène est très agréable grâce à une photographie travaillée. Cela se ressent surtout lorsque l'héroïne se dénude, son corps apparaît alors comme angélique. Ben oui, même moi qui préfère les grosses, je sais aussi apprécier une femme mince, faut pas croire ! Et elle a un joli petit boule, la petite O'Neill. Et puis ces jeux de lumière sur son corps, quel délice ! Les garçons ont de belles têtes d'abrutis, c'est plutôt touchant. Je n'ai pas tout de suite été conquis par le jeu d'acteur de Grimes, mais par la suite cela s'est fait naturellement, et j'ai vu quelque chose d'émouvant dans ses réactions maladroites. La musique bien que répétitive, fonctionne bien, le petit air principal est chou-mignon.
Faudrait une suite quand même à cette histoire. J'apprends que l'auteur (puisqu'il s'agit d'une histoire autobiographique) a tenté de ne sortir qu'avec des femmes portant le même prénom dans les années qui suivirent. Comme quoi cette première fois, ce n'était pas rien ! Je me demande si le bouquin, écrit après le film, est plus riche en événements, plus complets, différent dans sa structure que le film ?
De mon côté je serais bien tenté de vous raconter ma première fois, mais après tout vous n'avez qu'à lire ma BD "À contre courant" ( http://www.senscritique.com/bd/A_contre_courant/13269663 ), vous la trouverez chez tous les bons libraires (c'est-à-dire nulle part ; mais vous inquiétez pas c'est sur le net). Bon j'ai un peu romancé l'histoire, mais moi aussi, j'ai flirté avec une femme plus âgée. Comme un ami m'a dit : c'est dans les vieilles casseroles qu'on fait les meilleures soupes.
Bref, "Summer of 42" est un bon film. Bon, c'est super pompé sur "Superbad" mais comme ça fonctionne aussi bien, je pardonne.
PS : apparemment il y a une suite intitulée "class of 44" où l'on retrouve les trois garçons après qu'ils aient terminé leurs études secondaires : Bernard s'en va-t-en-guerre, tandis que les deux autres vont à l'unif.