La très belle affiche, la réputation du film ainsi que sa séquence d'introduction me laissaient espérer une œuvre émouvante, sentimentale et mélancolique.
Ce que "Summer of 42" est bel et bien - du moins en partie.
En réalité, j'ai surtout eu droit à un "American Pie" gentillet de 1971, narrant les expériences préparatoires à la sexualité de trois ados à l'été 1942. Pas désagréable, et même parfois marrant et bien fichu, mais ce n'est pas ce que j'avais envie de voir.
D'autant que si les jeunes comédiens ne déméritent pas, ils nous paraissent logiquement un peu attardés, et l'empathie a du mal à émerger. Surtout que le réalisateur Robert Mulligan prend soin de laisser les scènes s'étirer, parfois au-delà du raisonnable.
Heureusement, il y a la bombe Jennifer O'Neill, divine dans le décor paradisiaque de cette petite île ensoleillée. Aussi envoûté que le spectateur, Mulligan filme sa comédienne au ralenti, dans des tenues d'été particulièrement seyantes, presque virginales.
Et puis il faut parler de cette ultime scène, que beaucoup ont trouvé sublime, à juste titre.
Mais c'est là que je reviens au côté attardé de notre héros : autant je comprend le sens de cette séquence un peu taboue, un peu improbable (faire renaître une dernière fois l'amour défunt), autant pour moi, tel quel, ça ne fonctionne pas entre le jeune Gary Grimes et Jennifer O'Neill, beaucoup trop belle pour lui, beaucoup trop mature pour apparaître au matin, triste mais épanouie, dans les bras de ce freluquet qui aura de toute évidence balancé la purée après trois coups de reins.
Voilà, désolé d'être un peu trivial, mais pour moi ça ne marche pas, je n'y crois pas et l'émotion s'en ressent.
Quoi qu'il en soit, "Summer of 42" reste un film singulier et plutôt recommandable, ne serait-ce que pour la photo magnifique de Robert Surtees, et pour la bande originale très réussie signée Michel Legrand.