La Galice jusqu'à l'hallali
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Un été à Boujad, de Omar Bouldouira, est une sorte de film d'immigration, mais à l'envers, puisque son personnage principal, Karim, âgé de 13 ans, a quitté la France pour le Maroc, avec son père, à l'été 86. Pas simple, ce retour, pour celui qui est vite surnommé "le Français" par les gamins de son âge et qui retrouve une nouvelle famille avec sa belle-mère et son demi-frère. Un été à Boujad fonctionne parfaitement comme un récit d'apprentissage, marqué par le rejet, la violence mais aussi le goût des interdits à expérimenter. Le film réussit parfaitement à montrer l’incommunicabilité entre un père, garagiste de profession, et son fils, le premier se sentant coupable et honteux de ses échecs passés, tandis que le second fait les 400 coups, faute de trouver de l'affection dans sa nouvelle maison. Pour montrer ces identités blessées et cette absence de compréhension entre les êtres d'une même famille, le cinéaste utilise plusieurs registres, sans perdre la cohérence de son film : la malice, le drame, la rage et la tendresse. Tourné sans énormément de moyens, le premier long-métrage de Omar Bouldouira ne cherche jamais à impressionner la galerie par sa mise en scène mais s'apprécie comme une chronique de pré-adolescence humble et touchante.
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Créée
le 26 août 2023
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