Une construction du récit marquée par l'asymétrie. A la première partie sur-écrivant un peu la sinuosité de l'enquête répond un drame psychologique dépressif réunissant les deux protagonistes principaux. Personnages ayant chacun de leur côté été confrontés au décès d'un proche (un enfant pour la jeune mère puis son frère, et la compagne suicidée pour l'individu masculin). Après recherche, la note d'intention est celle-ci:
« C’est un film qui montre des personnages qui souffrent de leur passé et ont du mal à en sortir. La question au coeur du récit est : comment faire face aux secrets de son passé et avancer dans la vie malgré tout ? C’est une question universelle, peu importe où se passe l’histoire. Parfois on souffre de la mort de quelqu’un, et on se demande s’il existe un au-delà. Mais c’est la vie, de vivre le passé, la souffrance et le présent. »
La difficulté du deuil est certes intensément exprimée par les personnages mais la façon d'aborder la métaphysique bouddhique comme source de résilience me semble très approximative et succincte (les poissons à la baille et le tour est joué, pour évoquer la roue de l'existence ?!...un peu court !). Il m'a semblé davantage apercevoir dans le film une détresse face à un monde contemporain matérialiste, indifférent au lien humain, d'une rare brutalité. Fin un peu évasive et bâclée : Li Xue pas très jouasse avec son toubib, engouffrée dans l'habitacle bien anxiogène d'une merco, et un peu aberrante concernant Bin, subitement prêt à être papa avec la bourgeoise, jetée sèchement l'instant d'avant (travelling arrière bien sur-cadré derrière baie vitrée pas très rassurante non plus !). Zu Feng, à suivre assurément !