Un été brûlant par Lucie Seas
Un été brûlant.
Un duo père fils, metteur en scène et acteur, artistes. Ce film franco-italo-suisse sorti en 2011 n'est que la répétition perpétuelle de ce que Garrel sait faire.
Il n'est pas révolutionnaire. Il n'est pas différent des autres.
Chaque caractéristique, chaque point de celui-ci a déjà été évoqué, étudié, décortiqué dans au moins l'un des constituants de sa cinématographie.
Tout d'abord, ce qui est marquant est la simplicité de Garrel-Père. Il faut attendre plus de cinq minutes après le commencement de la pellicule avant d'entendre autre chose que des bruits de pas. La première phrase du film n'est pas sans rappeler L'Etranger d'Albert Camus : "Frédéric est mort."
On croit voir un remake de The Dreamers combiné à l'absurde du roman de Camus. Quatre artistes qui vivent ensemble. Quatre artistes qui se détruisent.
Rome, l'appartement de Frédéric, peintre vivant avec Angel, une actrice italienne, peut être perçu comme une sorte d'utopie. Là bas tout est beau, loin des divers problèmes politico-révolutionnaires et économiques. Mais on se rend vite compte que rien n'est parfait car tout est réduit à néant lorsque Paul, acteur de "seconde classe" accompagné d'Elizabeth y emménagent.
Encore une fois on trouve un côté révolutionnaire dans l'un des films de Philippe G. : l'affrontement gauche/droite, une légère critique de la guerre avec notamment la scène du tournage, juste après celle du suicide. On évoque la résistance, la révolution, le communisme, le nazisme.
Encore une fois le désespoir du à l'amour est mis en avant grâce à Louis Garrel qui d'abord pleur sa séparation, puis se suicide à cause d'elle. Cette douleur est implicite, exprimée par les arrêts sur image, les lourds regards échangés par les personnages.
Encore une fois le film est simpliste. Long, presque minimaliste. La bande originale n'est quasiment composée que de simples variations pianistiques.
Peut être le metteur en scène va-t-il trop loin dans le film d'auteur ?
Nous avons donc affaire à un film bien tourné, certes. Très sensible. Mais surtout quasi incompréhensible de par son histoire bien trop implicite.