Critique de Un fils par Caine78
Bon sujet : comment réagir lorsque l'on découvre que notre enfant a commis un acte terrible et qu'on est le seul (ou presque) à le savoir ? Cela démarre plutôt bien, avec réactions...
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le 3 mai 2018
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Un téléfilm choc et poignant !
Comment réagirait une mère si son adolescent de fils a commis un viol sur une fille du même âge ? Tel est le script et l’enjeu de « Un fils ».
Eprouvant et dans une atmosphère glaçante, la mise en scène (et la mise en abîme des personnages) d’Alain Berliner nous touche au plus profond en des sensations viscérales qui nous scotchent dans notre siège. Evitant de manière magistrale le larmoyant et le pathos, le réalisateur Berliner, Golden Globe du meilleur film étranger 1998 pour « Ma vie en rose » (déjà avec Michèle Laroque), par une musique au diapason, nous touche dans son discours et sa façon de nous parler d’une histoire familiale comme une autre. Avec un rythme tendu et lancinant, Alain Berliner nous plonge dans la réalité des problèmes qu’une famille peut avoir au quotidien. Sentiments de peur, de honte, de solitude contrastent par le destin qui ne peut s’écrire sur une page blanche, mais bien par les gestes/actes de chaque individu, et donc de chaque personnage de l’histoire. En découle un rythme tendu et une tension nerveuse qui ne faiblit jamais. L’on est ainsi étriqué par les agissements de chacun, l’emballement de la situation.
Avec une Michèle Laroque (actrice que j’apprécie particulièrement par son phrasé et son jeu d’actrice : voir « Le dîner de cons » ou « Le placard » pour s’en convaincre), royale et impériale dans le rôle de la mère, qui livre une excellente interprétation, à fleur de peau. Elle est cette mère, imperturbable qui essaye de communiquer avec ses enfants qui ont bien grandi. Laroque incarne une mère organisée qui se bat contre le fatalisme. Elle se fait non pas l’avocat du diable mais bien la mère protectrice qui veut à tout prix protéger ses enfants. Michèle Laroque, par son jeu naturel, met ici à plat les fêlures de l’âme humaine. Un rôle ainsi central qui tient son importance et qui ne fait pas dans la demi-mesure. Merci Michèle ! Tournant autour d’elle, un trio d’acteurs épatant qui arrive à tirer son épingle du jeu. Super ! Maxence Perrin (fils de Jacques Perrin et cousin de Christophe Barratier et donc logiquement déjà aperçu dans « Les choristes » et « Faubourg 36 ») incarne subtilement le fils de Michèle Laroque, tout en intériorité. Roxane Bret, impeccable de justesse, est la victime désœuvrée. Et Victor Meutelet (le fils de Sandrine Bonnaire dans « Salaud, on t’aime », c’est lui !! -il a eu de la chance de côtoyer Johnny dans l’un de ses derniers films !), autre fils de Michèle Laroque dans le téléfilm de faire preuve de talent et de force intérieure face à ces deux autres jeunes. La génération future du cinéma français n’est ainsi pas en perte de vitesse. Parfait !
« Un fils » est donc ce téléfilm âpre et rude qui fait le constat d’une jeunesse à la dérive. Un beau drame familial sensible et efficace porté par une exceptionnelle Michèle Laroque.
Accord parental souhaitable et interdit aux moins de 10 ans.
Spectateurs, spectatrices, …où est passé votre fils ?
Créée
le 4 juil. 2019
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