Un fils commence par l’exposition d’un couple de Tunisiens aisés et influents dans leur métier, vivant à l’occidentale avec leur fils. Lors de ces premières scènes, on se demande d’ailleurs vers quoi le film va bien pouvoir s’orienter, tant les pistes paraissent nombreuses : chronique socio-politique, thriller psychologique à la Asghar Farhadi (on pense à A propos d'Elly), suspense hitchcokien, drame sentimental.
Le réalisateur Mehdi M. Barsaoui parvient dans ces premières scènes à distiller une sourde tension sous des airs décontractés de film efficace et bien rythmé, à l’américaine.
L’histoire bascule ensuite dans un drame brutal, qui va déclencher une série de révélations et de rebondissements passionnants, permettant d’explorer de nombreux sujets : la condition de la femme en Tunisie, des questions de morale individuelle, une réflexion sur l’adultère. Le film est aussi un très beau film sur l’amour qui se délite.
L’acteur principal, Sami Bouajila (qu'on a vu dans Indigènes), est formidable, il a d’ailleurs justement obtenu un prix au Festival de Venise. L’actrice Najla Ben Abdallah lui donne une réplique très convaincante. La mise en scène est extrêmement séduisante, et l’ensemble de la direction artistique contribue à donner une patine extrêmement réaliste au film, dans lequel on est complètement immergé du début à la fin.
Un beau film dynamique et séduisant, à découvrir absolument.
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