Des trois comédies qu’il a interprétées pour Ivan Reitman, Un Flic à la maternelle est indubitablement la meilleure. Même s’il n’y a pas trop à se forcer à côté des lourdingues Jumeaux et Junior, celle-ci se hisse bien au-dessus pour de nombreuses raisons. D’abord, elle ne tombe jamais dans le grotesque et se contente de mettre dans un contexte qui, a priori, n’est pas fait pour lui un Arnold Schwarzegger vraiment très à l’aise dans ce rôle. Ensuite, il parvient à trouver (presque) le juste équilibre entre le prétexte policier et la comédie. Enfin, et c’était là l’essentiel dans ce type de films, il fallait des gamins vraiment attachants et drôles, ce qui est le cas. On obtient ainsi un très sympathique film qui remplit son contrat haut la main.
Plus à l’aise dans les scènes de comédie que dans celles d’action, on s’étonne cependant qu’Ivan Reitman donne une telle épaisseur à l’intrigue policière dans la deuxième du film car, il faut en convenir, le meilleur de cette pellicule se trouve dans la confrontation attendue entre les affreux marmots et Schwarzy. Certes, il faut bien faire avancer l’intrigue mais la dimension comique se concentre davantage sur une vingtaine de minutes que sur tout le film, c’est dommage. Par ailleurs, le réalisateur s’embarrasse de tous les clichés du genre avec une romance cousue de fil blanc, un dur qui s’adoucit et qui devient presque le meilleur prof jamais vu, et un affrontement final qui consacre le gentil en héros. Bien sûr, c’est détestable, mais il faut reconnaitre que, par moments, on est vraiment client de ces films écrits d’avance mais tout à fait efficaces. Autrement dit, ici, c’est du bon boulot bien propre.
Prévisible de bout en bout, totalement inoffensif, voilà cependant un chouette divertissement qui sait aussi soigner ses seconds rôles et qui offre à Schwarzy un rôle sur mesure. Plutôt à l’aise dans le rôle (je ne partage pas les nombreuses critiques à ce sujet), il assure dans ce film totalement convenu mais vraiment distrayant.