Une rue californienne cradingue et un climat poisseux sur un fond de musique digne des grandes heures de l’actionner made in 80's suffisent à instaurer l’ambiance. Un homme débarque, son nom c’est Kimble, son prénom c’est John. Mais en fait, vous verrez, c’est Arnold Schwarzenegger. Mal rasé, Ray-Ban, shotgun glissé sous l’imper'… Il n’est pas venu pour jouer au Jokari. C’est violent, c’est graphique, pas de doute, on a bien atterri devant une comédie familiale ! Attends… Ça, une comédie familiale ?? Il n’y a pas comme un pépin là ?
Kindergarten Cop c’est un peu le porte-étendard des productions familiales qui ne prenaient pas les mioches pour des abricots ! Dans les années 80, les films pour enfants pouvaient se montrer sombres et parfois même violents, mais jamais exempts d’espoir et de morale (positive) ! Ces productions ne prenaient personne en traître en affichant clairement leur message : « Tu vas en c#### coco !! ». L’un des plus grands représentants de cette philosophie aujourd’hui disparut, est sans doute Willow (1988), qui alliait à la perfection magie, violence, glauque et fable…
Un super flic hyper bourrin (Schwazy dans toute sa splendeur) se retrouve impliqué, malgré lui, dans une mission undercover qui consiste à se mettre dans la peau d’un… Maître d’école en maternelle… Et si Super Arnold n’a jamais peur de rien, il trouve enfin dans ce film un ennemi à sa hauteur, une dizaine de marmots entre 4 et 5 ans… Et c’est l’axe principal de cette œuvre qui remet en question la carrière de Schwarzenegger dans un jeu de mise en abîme franchement jouissif.
Il s’agit ici de la seconde incursion de notre VRP des pompes funèbres favori dans le domaine de la comédie, toujours sous la direction d’un Ivan Reitman au sommet de sa gloire. C’est bien simple, dans ce film TOUT fonctionne, les scènes d’actions et les scènes comiques comme les scènes d’émotions. Ce savant mélange fait plaisir à voir et il est toujours bon de se le remémorer de temps à autre. Et s’il s’agit avant tout d’une comédie, ça ne l’empêche en rien de commencer avec une scène au climax très lourd et de se terminer dans le sang et les flammes !
Si la nostalgie joue certainement un rôle important lors du visionnage de cette vieille comédie, sa qualité générale, déjà à l’époque, lui permettent de traverser doucement les âges. Si les coupes de cheveux et les vêtements ont bien vieilli, le message, plein de chaleur, qui est mis à disposition des spectateurs n’a quant à lui pas pris une ride. Finalement, passé la forme, ce métrage demeure toujours aussi attachant et n’a rien à envier aux productions actuelles. Et c’est là certainement la force des Grands films. Oui, je parle bien toujours de Kindergarten Cop !
Le 13 avril 2016
-Stork._