Un génie, deux associés, une cloche par Ninesisters
Dans les spaghetti western, je considère qu'il y a un avant et un après Terence Hill ; Mon Nom est Personne faisant office de transition, de passage de relai. J'ai tendance à préférer les représentants « sérieux » du genre, mais je ne suis pas homme à dire non à un Terence Hill (avec ou sans Bud Spencer).
Dans Un Génie, Deux Associés, Une Cloche, nous retrouvons l'acteur dans son rôle habituel de roublard au grand cœur, secondé par une Miou-Miou étonnante et un excellent Robert Charlebois. Klaus Kinski vient faire une apparition aussi furtive que remarquable, et cela fait toujours plaisir de revoir son regard de psychopathe.
Et pour la musique, nous pouvons compter sur le stakhanoviste de la composition italienne en personne, qui signe une bande-son souvent magnifique. Son travail est en tout cas plus digne d'éloge que celui du responsable photo, ou du scénariste.
En effet, le gros point faible de ce film, c'est l'histoire, et surtout l'enchainement des scènes, qui donne l'impression d'un bon gros bordel, sans réel fil conducteur en particulier au début.
Fort heureusement, les scènes elles-mêmes sont des bijoux. Chacune d'entre elle est un concentré de bonne humeur, de trouvailles, de délire, et parfois même de beauté. C'est un ravissement à nul autre pareil, de petits délices qui s'enchainent certes sans cohérence apparente, mais avec un rythme et un plaisir sans égal, portées par des acteurs formidables dont la désinvolture n'a de comparable que le talent. Surtout Terence Hill, qui porte ce film avec toute la malice dont nous le savons capable.
L'ensemble ne vole pas bien haut, surtout en terme de scénario, mais qu'est-ce que c'est bon !