Philippe Condroyer s’attaque à un sujet audacieux, très loin de la légèreté de sa précédente réalisation (Tintin et les oranges bleues) : la traque d’un nazi en Espagne. L’approche quasi-documentaire apporte un aspect réaliste sur la manière d'identifier et de piéger la cible souhaitée.
Un Homme à abattre fait partie des films politiques dans lesquels Jean Louis Trintignant a joué dans les années 60 et 70. Avec en tête, Z ou le conformiste pour les plus connus. La mise en scène n’est pas suffisamment nerveuse ou inventive dans ses plans pour provoquer un suspense et une tension dramatique jusqu’au bout, malgré le sujet abordé.
Pendant l’enquête, le scénariste nous impose même une romance inutile nuisant considérablement au rythme du film, sans réel apport dans la progression de l'histoire. Valérie Lagrange interprète une femme pas vraiment farouche ou suspicieuse envers des appels téléphoniques insistants. Le jeu érotique avec la lampe est assez ridicule.
Malgré cela, cet essai français est une vraie curiosité, n’ayant pas eu le budget pour être à la hauteur de son histoire et s'imposer comme une référence contrairement à Marathon Man ou Remember avec un Christopher Plummer épatant. Heureusement, le film ne dépasse pas l’heure et demie, sinon ma note aurait été plus basse.