Un biologiste est chargé par le gouvernement canadien d'aller en Arctique pour étudier le phénomène de la disparition des caribous. Il va étudier leur comportement des loups, soupçonnés de les manger.
Un homme parmi les loups est une (co)production Disney, et malgré tout, totalement invisible aujourd'hui, alors que ça pourrait très bien rentrer dans leur lignée des documents (ou fictions) sur les animaux, et bien non. C'est donc sous le manteau que se connait et s'apprécie ce film, que j'ai trouvé vraiment fort, qui est surtout sur un dispositif assez simple ; celui de suivre Charles Martin Smith durant plusieurs mois, le plus souvent seul dans cette contrée désertique, avec un froid glacial, avec comme seule compagnie celle des loups, qu'il observe à distance.
Le tournage a été un cauchemar logistique, car tourné sur des lieux eux aussi désertiques, et c'est également un défi narratif dans le sens où Charles Martin Smith, qu'on a vu dans plusieurs films de Brian De Palma, est très souvent seul à l'écran, où on a ses pensées en voix off, à étudier la faune.
Au départ, il parait clairement inexpérimenté, largué par un pilote (Brian Dennehy) en pleine nature, et après, il doit se débrouiller par lui-même, avec des moyens rudimentaires pour s'alimenter, dormir, travailler sur la raison de la disparition progressive des caribous, jusqu'à ce qu'il rencontre des Inuits...
C'est clairement minimaliste, six acteurs seulement, mais il y a quelque chose de puissant dans ces images, où on ressent fortement la solitude de Charles martin Smith, qui s'aguerrit au fil de ces rencontres avec les animaux sauvages, et cette expérience va clairement le transformer, au point tel qu'à la fin, il va devenir plus proche des animaux que des hommes.
Seule la musique signée Mark Isham trahit l'origine 80's du film, avec l'emploi de synthétiseurs, on se croit par moment chez Vangelis ; d'ailleurs, l'histoire n'est pas réellement datée. Mais Carroll Ballard, qui a déjà travaillé avec des animaux, les filme toujours avec respect dans ces contrées souvent impressionnantes, comme ces plans larges où l'homme est montré comme minuscule.
Je ne sais pas pour quelle raison ce film est enterré aujourd'hui, mais il s'agit d'une découverte majeure, sans pathos ni empathie, où la victime des caribous n'est pas celle qu'on croit.