Un homme qui crie par orioto
C'est réellement embarrassant, à force, de se taper des films étrangers si méritants, politiquement parlant, qu'on sent qu'ils ont beneficiés d'une sorte de prime à l'embauche.
Alors oui, bien sur, cette histoire est objectivement trés touchante, et dieu sait que ça n'a pas du être facile, de faire exister ce film. Mais ça ne suffit pas à aveugler le spectateur parisien sans cœur que je suis!
Le film souffre de cette indéfinissable cheapitude étudiante qui tient à tant de petites choses mêlées les unes aux autres. Etais-ce le son, était-ce le montage, était-ce les acteurs (sans doute un peu), la mise en scène (très probablement), la photo qui n'allait pas ? Toujours est-il qu'on peine énormément, au début, à croire à tout ces personnages. On se sent devant un sitcom exotique, une version folklorique de Sous le soleil...
Ca s'arrange un peu par la suite, ça prend à peu près. L'histoire n'est pas que touchante. Elle est assez subtile dans les motivations, et les conflits, de ce père de famille torturé par le remord. Il y avait matière à faire un beau film, c'est sur. Encore aurait-il fallu un peu plus de légèreté, de subtilité dans la forme -Je souligne le "moment d'acteur" par un travelling inopportun-... Et ce n'est pas ici affaire de chichis. Le film n'arrive jamais à faire oublier sa maladresse embarrassante, pour nous intéresser à son propos.