Goubi est ce qu'on appelle un bredin, l'idiot du village, en l'occurrence Jaligny, un tout petit village auvergnat de 78 âmes. Rêvant de découvrir Paris, il va aller malgré lui alors que saoul, il dormait dans une camionnette en direction de la capitale, où il vivra bien des péripéties, dont la rencontre de l'amour.
Deuxième film de Serge Korber, ce fut également la première fois où Jean Lefèbvre eut le rôle principal. Et il faut dire, qu'avec sa tête de chien battu, ce rôle lui va comme un gant, car il est à la fois drôle sur sa méconnaissance du milieu citadin, et touchant, car il a quelque chose de poétique et complètement naïf ; ainsi, il ne sait pas lire, ni écrire, ne se lave pas, et est comme un chien dans jeu de quilles.
Il faut dire aussi que le film a un argument de choc nommé Dany Carrel, très très très très très très très très (à peu près) belle, et qui représente la partie Audiard du film, avec sa gouaille toute parisienne, et ses mots d'esprits comme d'aller à l'abattage. Car oui, elle joue une prostituée adepte de la campagne, et qui va être séduite par ce fameux Goubi. Il y a également Bernard Blier, très drôle en patron d'une charcuterie qui va se prendre d'affection pour cet idiot car il est lui aussi issu des assistances publiques, ce qui à mon sens va créer une facilité dans le film, car Goubi va à peu près se tirer de plein de péripéties à cause du pouvoir du personnage de Blier.
La surprise vient également du casting de seconds rôles, composé de grands noms, et qu'on voit dès fois apparaitre durant quelques secondes : Jean Carmet, Robert Dalban, Yves Robert (l'évadé des HLM !), André Pousse, Pierre Richard, Albert Rémy, Paul Préboist, Bernadette Laffont.
Il se dégage du film une véritable gentillesse, à l'image de Goubi, et si ça ne vole pas très haut, ça fait toujours plaisir de voir traité le cliché rural contre citadin.