Le collectionneur
Commençons par évacuer le premier présupposé : Hong Sang-Soo serait le Rohmer coréen. Rohmer a un oeil et une culture picturale qu'HSS n'a pas, il l'exprime brillamment dans des tableaux vivants,...
Par
le 8 nov. 2015
27 j'aime
3
Certains trouvent que les films de Hong Sang-Soo se ressemblent tous, au prétexte qu'ils mettent toujours en scène le même type de relations homme / femme, et qu'ils sont parsemés des mêmes gimmicks (café, alcool, réalisateur).
Ils n'ont pas tout à fait tort. Le cinéaste coréen cherche visiblement depuis plusieurs films à travailler sur la forme de ses scénarios, plutôt que sur leur contenu.
Ici le prétexte est séduisant et casse-gueule à la fois : raconter la même histoire deux fois de suite.
Dans les deux cas, nous assistons à une rencontre entre un jeune cinéaste venu présenter son film dans une petite ville et une jeune femme artiste. Les deux parties du film comprennent en gros les mêmes épisodes, les mêmes décors et parfois même les mêmes dialogues. Les mouvements de caméras ne sont pas les mêmes, les scènes présentent des variations parfois notables et surtout le caractère des personnages (ou leur humeur ?) semblent différent entre les deux versions de la même histoire.
Les conséquences de ces variations sont plus ou moins importantes et rendent la conclusion du film différente dans les deux cas.
Un jour avec un jour sans est donc un jeu subtil et délicat qui pourra en rebuter plus d'un, et si on est allergique à l'obséquisité naturelle des Coréens, le film pourra être franchement rebutant.
Pour les curieux qui aiment disséquer les différences d'ambiance et de tempo, qui cherchent à voir des signes là où il n'y en pas, et qui aiment en général couper les les cheveux en quatre (voire en huit, ou seize), le film paraîtra un nectar délicieux explorant le champ des possibles.
Pour ma part, j'ai oscillé pendant tout le film entre les deux points de vue.
Créée
le 24 févr. 2016
Critique lue 255 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Un jour avec, un jour sans
Commençons par évacuer le premier présupposé : Hong Sang-Soo serait le Rohmer coréen. Rohmer a un oeil et une culture picturale qu'HSS n'a pas, il l'exprime brillamment dans des tableaux vivants,...
Par
le 8 nov. 2015
27 j'aime
3
Ne connaissant Hong Sang-Soo que de réputation, je ne saurais mesurer à quel point ce film constitue une (énième, légère) variation dans sa carrière. Peu importe, à vrai dire. Indépendamment de ces...
Par
le 6 juin 2016
15 j'aime
9
Hong Sang-Soo, où l'épuration jusqu'à la moelle d'une existence qui s'avère être une non-vie. Un jour avec, un jour sans, où l'éloge du vide, du rien, du néant. Fracas intersidéral, vie qui s'échine...
Par
le 9 mars 2016
10 j'aime
4
Du même critique
A quelles conditions aimerez-vous Megalopolis ?Si vous aimez les films dont rien ne dépasse, cohérent de bout en bout, maîtrisé et de bon goût, alors n'allez pas voir le dernier Coppola.Si au...
Par
le 24 sept. 2024
38 j'aime
7
Leto est un bel objet, qui plaira aux esthètes, aux journalistes de rock, aux défenseurs de Kirill Serebrennikov (le réalisateur du film, persécuté par le pouvoir russe), aux fans d'Iggy Pop, aux...
Par
le 7 déc. 2018
38 j'aime
8
Mes plus anciens lecteurs savent la force de mon ressentiment envers Albert Serra, depuis une séance calamiteuse du Chant des oiseaux, durant laquelle j'ai cru mourir d'ennui.Mais n'étant pas...
Par
le 18 nov. 2022
33 j'aime
8