Certains trouvent que les films de Hong Sang-Soo se ressemblent tous, au prétexte qu'ils mettent toujours en scène le même type de relations homme / femme, et qu'ils sont parsemés des mêmes gimmicks (café, alcool, réalisateur).


Ils n'ont pas tout à fait tort. Le cinéaste coréen cherche visiblement depuis plusieurs films à travailler sur la forme de ses scénarios, plutôt que sur leur contenu.


Ici le prétexte est séduisant et casse-gueule à la fois : raconter la même histoire deux fois de suite.


Dans les deux cas, nous assistons à une rencontre entre un jeune cinéaste venu présenter son film dans une petite ville et une jeune femme artiste. Les deux parties du film comprennent en gros les mêmes épisodes, les mêmes décors et parfois même les mêmes dialogues. Les mouvements de caméras ne sont pas les mêmes, les scènes présentent des variations parfois notables et surtout le caractère des personnages (ou leur humeur ?) semblent différent entre les deux versions de la même histoire.


Les conséquences de ces variations sont plus ou moins importantes et rendent la conclusion du film différente dans les deux cas.


Un jour avec un jour sans est donc un jeu subtil et délicat qui pourra en rebuter plus d'un, et si on est allergique à l'obséquisité naturelle des Coréens, le film pourra être franchement rebutant.


Pour les curieux qui aiment disséquer les différences d'ambiance et de tempo, qui cherchent à voir des signes là où il n'y en pas, et qui aiment en général couper les les cheveux en quatre (voire en huit, ou seize), le film paraîtra un nectar délicieux explorant le champ des possibles.


Pour ma part, j'ai oscillé pendant tout le film entre les deux points de vue.

Christoblog
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le 24 févr. 2016

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Christoblog

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