Voilà donc le cinéaste le plus inoffensif de la terre qui se prend à rêver à produire un pamphlet sur l’Amérique. Satire ratée et molle.
Ang Lee, c’était sympathique autrefois quand il utilisait son savoir-faire sensible et conciliant au service de petites comédies douces-amères. Ang Lee, oui, le mec sympa, jamais brillant mais toujours poli qui sait se rendre sympathique aux yeux des élèves de la classe, qui dit jamais du mal dans le dos de personne, qui t’écoute parler et qui te renvoie un sourire qui n’est pas que de la bienveillance molle mais de la gentillesse sincère et généreuse. Bref, on sent que le gars est sympa et qu’il a du talent pour faire ressortir ce que les hommes ont de meilleur en eux. C’est pour ça qu’il arrivait à trouver le ton adéquat dans une gentille satire de banlieusards dans Ice Storm ou à adopter la bonne mesure dans ses comédies, sans lourdeur, que ce soit dans Garçon d’honneur ou dans Salé sucré ; c’est pour ça enfin qu’on ressent encore une certaine forme d’évidence et de simplicité dans son approche de parfait délégué de la classe pour Brokeback Mountain, l’empêchant de sombrer dans la caricature d’un « film glauque indépendant avec des garçons qui s’embrassent sur la bouche »… Si l’histoire de l’art se résumait à trouver l’angle idéal, eh bien pour lui, il faudrait se plonger dans ses premiers films pour le trouver, l’Ang. Un Ang conforme sans doute à la sensibilité du cinéaste, en tout cas à celle qu’on peut s’en faire après avoir vu ses premiers films.
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