Après quatre ans d’absence, Ang Lee revient adapter le roman de Ben Fountain. C’est en 2005, qu’un jeune régiment d’infanterie en Irak est victime d’une violente attaque. Ayant survécu à l’altercation, Billy Lynn et ses camarades sont rapatriés aux Etats-Unis par l’administration Bush et sont érigés en héros. Alors que la supposée détention d’armes de destruction massive par Saddam Hussein devient chaque jour de plus en plus impopulaire, les images de cette embuscade dont Billy Lynn fait acte de bravoure est l’occasion en or pour redorer le blason de l’armée américaine. Ang Lee ne signe pas un film de guerre. Il montre à quel point l’hypermédiatisation des soldats devient une propagande terrifiante. Peu importe le choc post-traumatique des soldats. Les soldats sont mis dans une limousine avec des promesses de faire un film sur eux. Ils sont mis en avant lors d’un match de base-ball avec un concert des Destiny’s Child mais le problème est que, sans se rendre compte, personne n’a de considération pour ces jeunes qui viennent de connaître le front. Au travers de cette mise en scène dynamique et colorée, Ang Lee impose ce décalage tragique avec la réalité de la guerre. Initialement tourné en 4K, 3D, HFR et en 120 images par seconde, les français se contenteront d’une sortie en 2D en 24 images, du fait du manque d’infrastructure de projection. Quoi qu’il en soit, la prouesse esthétique et humaine d’Un jour dans la vie de Billy Lynn est sidérante.