Le temps d'un weekend pluvieux à Manhattan, supposé être romantique, un jeune couple d'étudiants découvre, chacun de son coté, qu'ils ne sont peut-être pas fait l'un pour l'autre.
Ceux qui ne sont pas sensibles au coté bavard des films de Woody Allen et à son humour caustique et pince-sans rire s'ennuieront sans doute. Les autres se régaleront des dialogues et des situations cocasses (au son du jazz, version piano bar), propres à l'univers du réalisateur. Peut-être même quitteront-ils la salle séduits et un peu amoureux d'Elle Fanning ou de Timothée Chalamet. Les deux acteurs portent cette histoire déambulatoire (qui rappelle Minuit à Paris) avec un charisme fou et une grâce juvénile.
Séparés presque dès leur arrivée dans la grosse pomme, Ashleigh suit le mouvement qui l’entraîne du réalisateur au scénariste, du scénariste à l'acteur, tandis que Gatsby se laisse guider par son inspiration du moment. Véritable parcours initiatique dont l'un des deux, en tout cas, sortira transformé. Spontanée, enthousiaste, un peu naïve, elle les séduit, sans le vouloir, les uns après les autres, par sa franchise et son ingénuité. Lui est un intellectuel de 20 ans, profondément romantique, assez vieux jeux dans ses goûts (les soirées piano bar, le poker, les vieux films), en décalage avec son âge et son époque. De ces différences, le jeune couple ne sortira pas indemne.
Une pléiade de seconds rôles jalonnent les étapes du parcours de nos deux protagonistes, tous très bien interprétés. Mention spéciale à Cherry Jones, grande bourgeoise sublime dans sa robe de soirée jaune et noire. Le rapport mère/fils tout en sobriété rend la scène émouvante, un des plus joli moment du film.
(joli moment aussi celui où Gatsby joue du piano et où Chan (Selena Gomez) révèle aux spectateurs, aux émotions qu'elle laisse transparaître sur son visage, qu'elle était sans doute secrètement amoureuse de cet ancien boyfriend de sa sœur aînée et que ces retrouvailles fortuites ne sont pas sans la troubler)
La sensibilité est de mise avec Timothée Chalamet tandis que l'humour domine dans les scènes d'Elle Fanning, aux répliques parfois irrésistibles.
Spectateurs et personnages ne savent pas où le courant les entraîne. Les amateurs du cinéma de Woody Allen se laisseront guider avec plaisir, savourant la magie intact du maître (dont ce sera peut-être l'un des derniers films, affaire à suivre...)