"Un jour sans fin" comme métaphore de la vie : devant l'angoisse engendrée par la prise de conscience que la routine quotidienne vous dépouille inéluctablement de tous vos rêves, vous commencez par déprimer, par vous révolter, par choisir le mensonge et le "mal" pour tirer le plus de profit possible d'une situation sans issue... Avant de découvrir que le bonheur ne peut se trouver que dans l'altruisme (aider les autres) et la résignation (hédoniste quand même : carpe diem). Une vision chrétienne ou même new age du sens de la vie ?
A la cinquième vision de ce qui s'avère avec le temps être l'un des chefs d'œuvre de la comédie américaine, un film que je hisse sans hésiter sur le même piédestal que les grands Billy Wilder ou Lubitsch, que puis-je encore ajouter qui n'ait pas déjà été dit ou écrit sur "Un Jour sans Fin" ? Eh bien, j'avoue que cette fois-ci, au delà du plaisir pris au milieu du tourbillon narratif hautement conceptuel que Ramis organise magnifiquement, j'ai rêvé que les rois de la TV US s'emparaient du sujet du film, et le transformaient en une série elle aussi "sans fin", chaque nouvelle journée de la vie de Phil Connors à Punxsutawney (PA) nous permettant d'explorer les centaines, les milliers de possibilités de rencontres, d'aventures ou simplement de contemplation de l'existence des autres s'offrant à lui (à nous…). Car, avouons-le, rarement un lieu virtuel comme Punxsutawney nous a semblé aussi digne d'accueillir la fiction foisonnante qu'est - ou que devrait être - la vie de chacun d'entre nous ! [Critique écrite en 2009 et 2011]