Au Danemark, une femme confie sa fille à son frère durant une journée. Il décide d'emmener sa nièce de 8 ans se balader le long de la plage, mais il semble comme attiré par la boisson, au point qu'il en oublie cet enfant...
Lors du meurtre de son épouse Sharon Tate en 1969, Roman Polanski était en Angleterre pour travailler sur deux sujets. Le jour du dauphin, que réalisera plus tard Mike Nichols, et Un jour sur la plage. Sauf que les évènements tragiques vont faire prendre du recul au réalisateur, et qu'il va confier ce projet-là à Simon Hesera, dont ce sera le seul film d'ailleurs, mais il ne sera jamais loin. Car non seulement, il est crédité comme (co)producteur, mais il est également scénariste, monteur, et tournera même quelques scènes.
Avant de regarder le film, il vaut mieux s'assurer d'avoir un moral en béton, car plus déprimant, ça va être difficile. Aussi bien dans l'attitude de ce mec, joué par Mark Burns, que cette petite fille adorable incarnée par Beatie Edney (qui sera surtout connue dans Highlander !), en passant par la météo constamment pluvieuse, et surtout une noirceur qui vient en même temps que la nuit. Cette petite fille est dirigée de manière si forte quand son oncle la perd pour aller boire un coup, que quand elle s'éloigne un peu trop, mais malgré ça, elle continue d'avoir une forte admiration pour ce type pas facile à aimer, jusqu'à un dernier tiers qui frise avec le glauque. D'ailleurs, elle porte une orthèse sur la jambe gauche, qui produit constamment un couinement dès qu'elle marche.
Pour l'anecdote, on retrouve Peter Sellers pour une scène, où il est crédité en tant que A.Queen, en jouant un vendeur homosexuel très caricatural avec son compagnon.
Une erreur administrative fait que le film sera invisible durant plus de vingt ans, et même encore aujourd'hui, sans l'appui d'un site de Svod, je n'avais jamais entendu parler de ce qui est le projet fantôme de Polanski, lequel reviendra derrière la caméra avec le très sombre Mac Beth.
En tout cas, je ne peux que recommander cette découverte relativement inédite, d'autant plus que c'est très court, mais suffisant comme si on retenait son souffle.