Amusant mais un peu long.
Le récit est à la fois absurde et très politique, car par cette façon surréaliste de dépeindre un monde (pas trop quand même), l'auteur s'attaque frontalement à la presse et tout le symbolisme derrière, et donc tout ce qui pourrait nous empêcher de nous exprimer. C'est un peu trop long, avec trop de personnages, trop de sous-intrigues ; il reste des passages amusants, des dialogues de BD qui font sourire.
C'est marrant comme une caméra pellicule peut rendre un film plus pro. Certes, ici, le bougre a plus de budget que dans ses derniers films, il peut ainsi enrichir ses décors et peaufiner la lumière, par contre son découpage reste similaire à ce qu'il fait, avec quelques maladresses, quelques plans pas toujours les plus adéquats pour dégager les intentions ou garder une bonne lisibilité de l'action, mais ça passe dans l'ensemble ; tout ça avec une caméra DV, forcément ça donne l'impression d'un débutant. Quelque part Mocky était un résistant à tous les niveaux, un conservateur de la nouvelle vague peut-être, parce que je ne suis même pas sûr qu'au-delà des salaires le manque de budget sur ses derniers films aient été un gros problème pour lui ; il voulait juste raconter ses histoires sans perdre de temps, sans tergiverser. Et puis en plus il a toujours su s'entourer de castings déments, ce film-ci ne fait pas exception. Et puis on a droit à de jolis plans fesses.
Bref, pas un chef d'oeuvre mais un petit délire politico-comique qui se laisse regarder malgré des longueurs.