Il y a quelque chose de profondément sinistre dans cet Altman mineur... A partir d'un titre lapidaire et purement indicatif le cinéaste nous développe un métrage dont la justesse s'avère frappante : un mariage tout en convenances et en faux-semblants, dont le parfum de scandale reste discret mais non moins palpable et présent.
Robert Altman multiplie les personnages de son film, sans en traiter un au détriment des autres. C'est avec un certain sens du classicisme que le réalisateur organise sa mise en scène, livrant moins une intrigue qu'un cinéma de pure situation. Tour à tour trash et comique, jouissif et accablant Un mariage annonce à sa façon le choc Festen que Thomas Vinterberg réalisera 20 ans plus tard : sous couvert de puritanisme et de bien-pensance cette famille riche et nombreuse apprend à composer avec ses secrets, ses tabous et ses autres dissimulations en tous genres. En ce sens le personnage interprété par Géraldine Chaplin est un vrai modèle d'hypocrisie qui montre sans dénoter l'affreux manque de naturel de ladite cérémonie... Du reste l'écriture des personnages demeure dans l'ensemble assez remarquable !
Pour faire simple Un mariage est davantage proche de la satire que d'une forme quelconque d'idéal ou d'exemple. Il faudrait relever l'excellence de l'interprétation et de l'agencement général, l'unité semblant être le mot d'ordre d'un film tout sauf consensuel. Et qu'il est bon d'assister à un mariage sans se taper du Mendelssohn en musique d'accompagnement ! Je recommande.