Dans les dernières années de sa vie, F.Scott Fitzgerald s'obligeait à écrire des scénarios pour Hollywood afin que l'argent serve pour les frais médicaux de son épouse, internée en Suisse. Dans ce travail qu'il déteste, il fait la rencontre dans une soirée mondaine de Sheila Graham, une jeune anglaise venue travailler à Los Angeles dans la presse à scandale. De là va naitre une relation écornée par l'alcoolisme effréné de Fitzgerald.
Le film est l'adaptation d'une autobiographie éponyme signée par la véritable Sheilah Graham, qui sera connue pour son goût du ragot et des potins concernant les stars. Mais il s'agit aussi d'une biographie en biais de Fitzgerald, dont l'amertume le rendait médiocre. A ses yeux, car il se bornait à faire un travail qu'il détestait, écrire des scénarios, aux yeux des autres quand il se mettait dans tous ses états après avoir forcé sur la bouteille. Et aussi à sa maitresse parce qu'il lui a quand même saboté son début de carrière. Il en résulte néanmoins un film intéressant, un peu plan-plan toutefois, et dont j'ai trouvé pour une fois que Gregory Peck n'était pas très bon dans le rôle d'un alcoolique, en en faisant des caisses. Par contre, pour jouer la colère, il est excellent, et cela se voit dans les yeux de sa partenaire à l'écran, Deborah Kerr, qui a l'air franchement terrorisée.
A travers cette histoire, on dirait que Henry King tentait déjà de connaitre F.Scott Fitzgerald, ce qui l'a fait passer d'un état à un autre, au point qu'il reprendra un de ses romans pour ce qui sera son dernier film, Tendre est la nuit. D'ailleurs, le cinéaste est indirectement cité dans le film dans la projection d'un film que le couple ira voir, L'incendie d'un soir, et qui est signé par Henry King.
Peut-être pas aussi fort que Tendre est la nuit ou La colline de l'adieu, pour rester sur des films du réalisateurs vus à la même période, le film est en soi le portrait d'une chute qui ne peut être que fatale.