Le personnage de Dewaere, dès les premiers plans, serait sensé avoir le mauvais rôle.Cet ancien toxicomane,renouant avec son père veuf cherchant à se réinventer, affirme pourtant de belles dispositions face à la vie.En étant sociable, naviguant dans des milieux différents, l’homme montre un côté solaire face aux aléas de la vie. Claude Sautet brosse ce portrait subtil avec maestria en n’oubliant pas son point de focal: une relation père-fils contrariée par la vie, les gens et quelques micro événements les séparant ponctuellement.Le titre, Un mauvais fils, paraît presque ironique, car les deux hommes ne se détestent pas complètement. Ils se retrouvent, se séparent mais trouvent le temps d’échanger des conversations ou un café. Voici un Sautet âpre et habité, où la dramaturgie et la technique fusionnent encore génialement, où un casting multi-générationnel (Brigitte Fossey, Yves Robert, Claire Maurier et Jacques Dufilho entre autres) s’accorde à merveille pour servir à Patrick Dewaere un de ses plus beaux rôles au cinéma.