Avec Un mauvais fils, Claude Sautet quitte son duo fétiche Michel Piccoli-Romy Schneider, et s’intéresse à l’histoire d’un jeune homme paumé, incarné avec brio par Dewaere. Bruno, trentenaire, arrive tout juste de New-York où il vient de purger une peine de cinq ans de prison pour trafic de drogue. Sa peine encourue, il retourne chez son père René (Yves Robert) dont il n’avait plus de nouvelles depuis longtemps. La scène de la rencontre est poignante d’intensité et résume parfaitement la situation en sachant que les deux acteurs sont d’excellents amis en dehors des plateaux de tournages. On ressent le désarroi d’un père surpris par ces retrouvailles inattendues et l’appel à l’aide d’un fils détruit par la vie et qui espère renouer les liens. On dirait que le rôle a été taillé sur mesure pour Dewaere, il apporte une émotion qui lui est propre et tente de retrouver le goût de vivre. Sa rencontre avec Catherine (Brigitte Fossey), une libraire droguée avec qui il partage la difficile lutte contre l’addiction, marque un bouleversement dans sa vie, c’est un nouveau départ inespéré pour les deux. Avec Un mauvais fils, Sautet touche au cœur et gratifie son statut d’un des plus grands réalisateurs du cinéma français.