Il n'y a ni coup de théâtre, ni surprise dans cette histoire. Dévoiler l'intrigue ne peut pas nuire à son intérêt. Peut-être cela peut-il élargir la vision des plus jeunes qui regarderont ce film.
L'histoire est terriblement banale, mais le scénario est adroit et entre vraiment dans les personnages.
La réalisation est assez plate et s'efface au profit de la direction d'acteurs. Les personnages sont d'une justesse rare.
Pierre et Jacques sont amis de longue date. L'un est divorcé, l'autre en cours de séparation. Ils sont chacun père d'une fille de 17 ans. L'un comme l'autre refuse de voir grandir sa fille.
Ils se comprennent.
Comment un homme mûr pourrait-il résister au charme de Françoise? Non seulement Agnès Soral possède un corps de rêve, mais elle joue la spontanéité, la joie de vivre, l'insouciance et ...la légèreté, avec une fraicheur naturelle qui ne peuvent qu'entrainer Pierre. Avec ses 17 ans, la tendresse qu'elle a toujours éprouvé pour Pierre se transforme en désir qu'elle prend pour de l'amour.
Après "un moment d'égarement", Pierre voudrait oublier l'incident, gêné vis à vis de Jacques et croyant protéger Françoise qu'il a peur de blesser...
L'innocent!
Au contraire, Françoise fait des projets d'avenir, établit des comparaisons avec des célébrités, envoie promener les convenances, ne voit pas de difficultés. Mais progressivement, nous nous rendons compte que "son amour" ressemble plus à une tocade, un caprice qu'à une passion.
En homme mûr, Pierre est plus long à s'enflammer, mais il sait ce qu'est l'amour et lorsqu'il commence à envisager un avenir avec Françoise, nous comprenons que c'est plus profond. Lorsqu'il avoue tout à Jacques, nous savons qu'il est ferré, alors que nous voyons Françoise se détacher.
Le film s'arrête sur l'image des deux amants qui se retrouvent. Que vont-ils se dire? La comédie est terminée.
Tous les acteurs sont d'une justesse parfaite, sauf peut-être Christine Dejoux à qui on fait dire des textes qui ne sont pas les paroles d'une fille de 17 ans, mais plutôt les considérations philosophiques et morales dispensables du réalisateur.
En mettant "8", je suis sans doute un peu trop généreux, mais les hommes d'expérience me comprendront.