Si j’avais bien compris à l’affiche qu’il s’agissait d’un film ciblant le public adolescent, je ne savais pas trop de quoi il s’agissait. Et je dois avouer que dans l’absolu, c’est plutôt une bonne surprise malgré des éléments entachant le bilan.
L’histoire est simple mais pose néanmoins un pitch intéressant. Une astronaute envoyée en mission de recherche à long terme sur Mars se rend compte qu’elle est enceinte. Elle meurt en donnant naissance à l’enfant suite aux complications que la grossesse engendre. La société spatiale demande à ce que cela reste secret pour éviter la mauvaise presse. En effet, on ne sait pas les répercussions organiques du développement de l’enfant dans un milieu dénué de gravité. L’enfant est donc élevé sur la station martienne où on se rend vite compte que ses os et ses organes ne se développent pas de manière normale. Coupé de son monde d’origine, il se lie néanmoins d’amitié sur un chat avec une jeune fille en bypassant les accès de connexion qui lui sont limités. Et à 16 ans, arrive ce qui devait arriver, il est dévoré par un désir ardent de voir la terre (sans doute ses hormones qui le démangent)...
Courage is just fear that has said its prayers.
Un gros problème de ce film est la crédibilité de ce qui se passe.
J’ai toujours du mal avec les films où les personnages arrivent à voler des véhicules de manière aisée quand ceux-ci ne sont pas carjackés. On a quand même une scène où l’héroïne (qui n’est pas une voleuse professionnelle, rappelons-le, ni même une voleuse tout court) à une appli sur son phone qui lui permet de démarrer une BMW i3 plus rapidement qu’il ne me faut de temps pour trouver le contact sur ma caisse… JE VEUX CETTE APPLI ! Notre héros a un moniteur cardiaque, jusque-là rien de spécial étant donné la fragilité de ses organes. Mais pour une raison qui me dépasse (mais alors là complètement), ce moniteur ouvre les portes des sas dont l’accès est restreint tant sur la station martienne que sur la société mère sur Terre… Je ne comprends tellement pas la logique derrière…
Le jeu d’acteur n’est pas très bon. Si le héros principal, Gardner joué par Asa Butterfield, est très bon dans son rôle, ce n’est pas forcément le cas de Gary Oldman qui offre une performance peu convaincante. L’autre héroïne, Tulsa jouée par Britt Robertson, oscille entre le bon et le moins bon (surjouant ou sousjouant parfois ces scènes) tandis que Carla Gugino ne sert que de potiche à l’histoire. Mais le duo Gardner & Tulsa fonctionne bien et offre des moments d’émotions assez touchants. Malgré la présence de phrases bien bateaux, les dialogues sont assez bons (contrairement à ce que j’ai pu lire ici, en provenance de personnes ayant vu le film en version française, je présume…) et offre de bons échanges. Le personnage de Gardner assez simplet et émerveillé par tout ce qu’il découvre sur terre, ce qui permet des notes d’humour (bien que le film ne joue pas assez cette carte, ce qui est dommage car ces moments sont très réussis) et fait éclater l’innocence du personnage. C’est cette même innocence qui en combinaison avec une jeune fille qui a un passé tortueux donne une jolie intensité à la romance que vivent les personnages. Malheureusement le développement de cette romance n’est pas assez construite et on ne comprend pas toujours pourquoi la jeune fille s’éprend de ce garçon au moment où elle le fait… Mais après tout, je pense que l’intérêt du film réside dans l’émotion qu’elle transmet à un certain moment et qu’ici, ce point de vue-là est réussi. Maintenant il est clair que si on veut aller voir ce film en mode « j’aime la science-fiction et je veux du sérieux à ce sujet », on ne peut qu’être déçu…
I was scared I wouldn't know how to be human. You made me human, and no matter what happens, it was worth it.
Le reste de la réalisation est propre sans être transcendante.
Bref, c’est un film qui est plaisant à regarder pour son côté humain mais qui ne ravira pas forcément les fans de sciences-fiction. Une jolie aventure pour un public adolescent voulant rêver de manière innocente, un divertissement convenable pour les autres.