J'avais pris des notes sur mes films d'été (westerns américains et italiens, certains James Bond) et commencé une analyse sur mon polar de rentrée (« Diamant noir », une pépite du thriller franco-belge par Arthur Harari avec Niels Schneider livrant une composition fiévreuse), et puis j'ai eu un bug informatique : tout s'est effacé.
Je rentre donc penaud de mon film de rentrée septembre et c'est sur ces tristes mots que je souhaite à tous mes éclaireurs une bonne rentrée de cinéma avec, en perspective, de chaleureux moments sur grand écran (au cinéma et chez vous). Remis un peu de mes émotions mais quand même dépité, je vais quand même continuer à vous faire partager ma passion pour le septième art.
J'arrive donc sur mon pied de guerre, et mon pied de grue (!), avec « Un Monde meilleur », film qui est actuellement dans la bibliothèque de Canal + et que j'attends de voir depuis si longtemps. J'espère que le film correspond aux attentes que j'ai depuis déjà tant d'années.
Synopsis : à la rentrée scolaire, un professeur d'histoire-géo donne un exercice à ses élèves : rendre le monde meilleur. Seul un collégien plus mature que les autres va mettre en pratique sa vision de la vie et ainsi rendre espoir à un sdf, sa mère et son prof.
Chacune de ces personnes vont être dans le collimateur du garçon afin qu'il appréhende au mieux ses rêves de liberté.
« Un Monde meilleur » n''évite pas le mélo mais bénéficie d'une distribution de prestige qui nous emmène sur des chemins encore non empruntés : le beau scénario écrit par Leslie Dixon (auteure de « Madame Doubtfire » et de l'adaptation du roman à succès de Marc Lévi « Et si c'était vrai... »), pur et brut, a le mérite d'exister. Et pourtant, les chemins deviennent vite automatiques et tortueux en ne s’embarrassant d'aucune psychologie de trottoir.
De fait, seule la qualité d'interprétation sauve le film.
Haley Joel Osment (enfant-star du début des années 2000 : « Forrest Gump », « Sixième sens », « Intelligence artificielle ») porte ce vent de liberté sur l'apprentissage des codes sur le monde des adultes. En cela, il est le liant de « Un monde meilleur » pour permettre le cimentage entre la codification des habitudes des enfants et des parents et permet ainsi d'éviter le lacrymos tant redouté qui arrive finalement en toute fin de ce drame filmé à hauteur d'enfant, ici l'ogre de talent Haley Joel Osment qui trouve en Helen Hunt (« Peggy Sue s'est mariée », « Twister », « Pour le pire et pour le meilleur », « Ce que veulent les femmes ») et Kevin Spacey (Oscar du meilleur acteur pour « American beauty », les 90's le starifie -« L.A. confidential », « Minuit dans le jardin du bien et du mal », « Négociateur »- quand les 2000's le fait baisser de régime malgré le succès de la série « House of cards »), deux partenaires de choix.
Mention très spéciale à Kevin Spacey (dans la peau d'un brûlé du cœur) qui forme avec Helen Hunt un formidable pas de deux. Et une romance inachevée de commencer... !
Les seconds couteaux, charismatiques, amènent une sensibilité très appréciable sur la fluidité du récit. Ensemble, Jim Caviezel (« La ligne rouge », « Fréquence interdite » de Gregory Hoblit, « Déjà-vu », « Evasion », la série « Person of interest ») et Angie Dickinson (si « Rio bravo » l'impose à Hollywood, sa carrière en dents de scie est lancée : elle tourne dans « L'inconnu de Las Vegas », pour Boorman -« A bout portant », « Le point de non-retour »-, De Palma et ses « Pulsions », « Big bad love »...) forment un duo méticuleux, jovial et salutaire.
Avec également la présence de Jon Bon Jovi (le célèbre rockeur auteur-compositeur-interprète de « New Jersey », « Blaze of glory », « These days »...) dans un mini-rôle : fort appréciable de sa part.
Les aventures s'enchaînent et une positiv'attitude de s'ancrer en chacun de nous grâce à la fluidité de la réalisation de Mimi Leder ainsi qu'à une musique tonifiante emmenée par le vigoureux Thomas Newman (Fils d'Alfred, débutant sur « Reckless » de James Foley, il collaborera avec les réalisateurs les plus influents du moment : Martin Brest, Frank Darabont, Sam Mendes, Soderbergh...) qui manie aussi bien bande sonore qu'incrustation de chansons donnant du rythme (interprétées pour la plupart par un Sam Cooke très en forme !).
Nous avons ainsi affaire à un drame croustillant qui donne à réfléchir sur le sens de la vie et sur le pouvoir des mots. Mimi Leder, la réalisatrice d'un épisode de la saison une de la série « Urgences » filme ce drame à hauteur d'enfants dans lequel Haley Joel Osment, désarçonné et désarçonnant, donne le peps et le niveau d'énergie considérable dont a besoin « Un monde meilleur » pour exister.
La réalisatrice du « Pacificateur » (avec le couple Clooney-Kidman) fabrique une romance de laquelle découle un drame très bien monté, entraînant, vigoureux et qui ne tombe jamais dans les facilités d'usage.
Pour conclure, « Pay it Forward » -de son titre original- (sorti en salles en février 2001), fable humaine sur les fins de rêves de l'enfance et drame non moralisateur sur les désillusions humaines, restera ce divertissement fort honorable estampillé par la réalisatrice de « Deep impact » et « Une femme d'exception » (Mimi Leder) emmené par la qualité d'interprétation de ses acteurs : Kevin Spacey, Haley Joel Osment et Helen Hunt.
Spectateurs, passez le relais !!