Synopsis
"Les Klepts", une race extra-terrestre aigrie et avide de richesses se rend sur la terre afin d'en dérober les ressources. "X", le plus petit représentant se propose d'infiltrer le Pôle Nord où se trouve le village du Père Noël.
Alien X-Mas est un retour par la petite porte pour Stephen Chiodo et sa fratrie, celle du moyen-métrage d'animation de Noël. L'artiste et sa bande sont des artisans de l'animation. Ils ont réalisé quelques scènes pour le film de Tim Burton Pee wee's big Adventure et sont aussi responsables des marionnettes du film Critters ou des délires de Team America: World Police. Ils sont aussi à la tête du film culte Killer klowns from outer space sorti en 1988.
C'est bien dans la veine de leur premier film que les frangins vont remettre le couvert, troquant le live pour une animation à l'ancienne volontairement saccadée. Produit sous la houlette de Jon Favreau, Un Noël extra dans la langue de Molière fera beaucoup plus dans la dentelle que le premier essai de la bande. Ici, point de méchanceté et gloire à l'esprit de Noël avec tout ce que cela peut comporter de convivialité et de sentiments exacerbés. La singularité de ce film d'animation d'une durée de 42 mn repose sur l'improbable rencontre entre une créature "Roswellienne" et une petite fille loin d'être crédule. Pas de surprises majeurs donc mais Les Chiodo ont pris un soin particulier dans l'élaboration très conservatrice du village de Noël avec cette texture particulière à la fois chaude et rassurante très proche des magasins de sujets Brugeois. Une manière de trancher avec l'aspect rétro futuriste des Aliens. Le choc des civilisations n'est pas sans rappeler la confrontation de "Halloween" à "Noël" dans l'éternel classique de Selick/Burton L'Étrange Noël de M.Jack avec, bien entendu, moins d'argent et d'inspiration. Concernant Burton, inutile d'évoquer le fait que l'âme de sa première période plâne durant tout le visionnage de la représentation des créatures (certes plus adoucie) jusqu'à la musique de Elfman illustrée par le fameux son de la scie. Un emprunt évident à toute la vague de films de SF paranos issus des années 50.
Pour apprécier ce moyen métrage, il faudra le remettre dans sa catégorie de One shot artisanal réalisé avec le coeur et ne pas l'assimiler d'emblée aux chefs d'oeuvres de Laïka ou Aardman. On est aussi assez loin de la franche réussite de Klaus proposé par Netflix l'an dernier. Il demeure néanmoins un plaisir non dissimulé à voir des extra-terrestres se friter avec des lutins. Et si la bienveillance des Chiodo ne suffit pas, il restera peut être ceci pour vous étreindre une bonne fois pour toute : https://youtu.be/txcRNCIaics