Un tendre amour pour ses personnages

Franck Dubosc nous offre avec Un ours dans le Jura une comédie noire dans des décors majestueux où l’ordinaire s’enlace à l'absurde. Cathy et Michel, pépiniéristes, voient leur existence paisible fracassée par un accident tragique, un sac rempli d’argent et la menace de trafiquants. Cependant, sous couvert d’un scénario policier, l'intrigue s’égare dans une "histoire de truands prévisible".

Ici, Dubosc excelle dans l’humour grinçant, désamorçant le drame sans jamais le désavouer.
Pourtant, l’intérêt de Dubosc ne réside pas tant dans les péripéties, mais dans la matière humaine. Ses personnages, souvent d’une bêtise désarmante, sont dépeints sans mépris ni condescendance. Il les observe avec une tendresse acerbe, révélant leurs failles et leurs contradictions, mais jamais sans affection.

Toutefois, tout n’est pas parfait. Quelques problèmes de rythme laissent place à des "ventres mous" narratifs et des séquences qui étirent inutilement le récit.

Ainsi, Un ours dans le Jura s'impose comme une œuvre mordante et douce à la fois, une comédie aux accents noirs qui, sans prétention, prouve que la comédie française, même dans ses failles, sait capter la richesse des idées nouvelles, là où l'humour se fait miroir des maux contemporains.