Ce truc qu'il a en plus

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'aime ce film. Je ne lui mettrais pas 9 ou 10, mais un 7 car il a quelque chose à lui qui en vaut la peine.

J'estime que ce film vaut la peine d'être regardé car il est touchant et plein d'amour. Sans être trop cul-cul, j'ai suivi un peu le parcours d'Artus dans Ondar et quelqu-uns de ses sketchs ensuite, et je dois dire que ce film est plaisant et m'a fait rire. Ce n'est pas un grand film, mais des comédies françaises depuis les années 2000 et sur le thème du handicap ça ne court pas les rues.

Ce film mérite un 7 a mon sens car si la trame principale est un MacGuffin, archi-classique -

l'idée d'Artus au fond est de montrer le quotidien des accompagnants de handicapés et des handicapés eux-mêmes. Et il ne faut pas bien connaître à mon sens ce que représente le handicap et être accompagnant d'un handicapé pour ne pas se rendre compte du travail qu'à dû demander de faire jouer une dizaine d'handicapés dans un film de 1h30. D'où ce premier aspect qui est celui d'amour pour les handicapés profondément. Si les textes ne sont pas dingues en ce qui les concerne, c'est que je pense qu'ils ne "jouent" pas en réalité. Une personne handicapé est foncièrement incapable de mentir et faire semblant (cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'exception) encore plus quand il s'agit d'autisme - donc handicap moteur. De plus, chacun est valorisé (sauf peut-être les personnages d'Alexandre et Thibaut),

Et quand bien même ils n'ont pas énormément de dialogues et n'ont pas une profondeur qu'ils auraient mérité, mais tous sont mis en avant un minimum.

Et pour ce qui est de la comédie tout y est : les running-gags (Marie et Ludovic) et contre-pied de running-gag ; les qui-pro-quo (La Fraise vis-à-vis de Sylvain) ; des blagues d'humour noir ; des blagues salaces ; l'oubli d'un personnage ; les décalages et j'en oublie. Mais il y a de tout et pour tout le monde.

Côté esthétique, beaucoup de plans sont très beaux, que ce soit les paysages, des plans en vue du dessus du lit de chaque pensionnaire, les travelling ; sans être incroyables il y a de beaux plans.

Un aspect que je trouve important de souligner c'est encore une fois le naturel des acteurs, mais cette fois j'entends un aspect plus moral. Si j'ai lu des critiques accordant à Artus une intention d'infantiliser les handicapés - scènes du supermarché où l'un est assis dans le siège enfant d'un caddie ou la scène où ils collent leur visage sur une vitrine - c'est à mon sens encore une fois qu'ils ne jouent pas ; ce qui a été filmé, ce n'est rien de plus ou de moins que ce qu'ils font en temps normal c'est tout. J'en appelle au parcours d'Artus, plusieurs fois il a eu des sketchs avec des handicapés et sait comment ils fonctionnent, comment ils se comportent et je ne le vois pas en sadique qui infantiliserait ses acteurs. J'ai lu aussi une critique disant : oh Alice elle n'est pas sympa

Alors les critiques type analytique, sans sentiment aucun (sans exagérer non plus) dans ce film, c'est certain qu'on va trouver des notes basses mais ce n'est pas le public visé non plus.

Enfin, dernier volet que je voudrais traiter, ce film n'est pas lourdingue. Il n'y en a pas de trop, que ce soit dans les vannes, dans la morale, dans l'histoire. Là où je pousse l'idée qu'il vaut 7 c'est justement dans sa simplicité apparente, d'après la formule, les choses les plus simples sont toujours les plus complexes à exécuter.

Donc pour résumer, et sans trop détailler, il y a dans ce film quelque chose de l'ordre de la générosité, de l'amour et de la bienveillance et putain que ça fait du bien dans cette période où le cinéma occidental est en pronostic vital engagé. Et bien qu'il ne soit pas un grand film, c'est un bon film : on vient regarder une comédie familiale sur un sujet épineux ; eh bien merci Artus car le job est fait, et bien fait.