Egalement connu sous les titres "Cran d'Arrêt" (titre belge) et "The Bloodstained Butterfly" (titre international), UN PAPILLON AUX AILES ENSANGLANTÉES évoque de par son titre le giallo animalier (plus particulièrement celui de Dario Argento) avec pour seul but de se démarquer des innombrables sorties du genre et ainsi attirer l'attention du public au moment où celui-ci se devait de faire un choix parmi la ribambelle des gialli qui fleurissaient en Italie. Pour ne pas encore charger la mule des cupides producteurs, on dira que ce titre évoque aussi l'innocence assassinée.
L'oeuvre de Duccio Tessari ("Un pistolet pour Ringo", "Big Guns", "Zorro") est assez ennuyeuse et loin d'offrir tous les ingrédients qui font, à défaut même d'être bons, un véritable giallo. Un meurtre, puis enfin un deuxième, peu ou pas d'érotisme de violence extrême et d'arme blanche en plan serré.
Plombé par une présentation des personnages trop précise et une attention trop détaillée du travail de la police scientifique, le tout lorgne d'avantage vers le terrain du documentaire. Avec des acteurs à l'interprétation parfois trop théâtrale, UNA FARFALLA CON LE ALI INSANGUINATE possède néanmoins une réalisation soignée et un montage alternant avec aisance les temps, qu'ils soient passés, présents ou futurs. En dépit de quelques rebondissements, des manipulations entre protagonistes ou de quelques séquences accomplies comme lors du procès, Tessari et son équipe n'offrent qu'un modeste thriller, ni raté, ni réussi, qui déjoue plutôt avec son rythme et son final prévisible qu'avec ses idées bien plus louables que de nombreux autres films du genre de ce début des années 70.