Les images de la violence filmée pendant le mouvement des gilets jaunes lancées au visages d'une ribambelle d'auteurs, intellectuels, victimes, représentants des forces de l'ordre est un dispositif simple mais efficace. C'est l'occasion de revivre dans leurs regards des moments qui ont fait actes pour certains et pour notre pays.
Le film se transforme ainsi en exercice d'éducation à l'image. Sa mécanique nous dit que les enregistrements ne révèlent pas toujours la vérité d'une situation tant elle peut être interprété différemment par les interviewés. C'est un miroir de la polysémie des images qui nous éclaire surtout sur ceux qui la regarde. Il faut voir le général de gendarmerie s'indigner ou un représentant syndical de police tenter de justifier l'effroyable. Il faut revoir le visage de ce choeur des victimes aussi fier que glaçant devant leur traumatisme.
Cette autorité des captations sur le terrain est passionante dans sa confrontation avec les concepts universitaires. Mais Un pays qui se tient sage s'échine à faire rentrer ce magma dans une structure thématique qui cisaille par trop les témoignages qu'il réussi à faire naître.