Un petit boulot est une comédie sociale réalisé par Pascal Chaumeil, écrite par Michel Blanc d’après un roman homonyme noir de Iain Levinson (intitulé Since the Layoffs en version originale)... qui met en scéne un chômeur (joué par un très bon Romain Duris) qui vit dans une petite ville belge touchée par la fermeture de l'usine dans laquelle beaucoup d'habitants travaillaient.... lequel est séparé de sa copine et endetté, quant il est abordé par un malfrat local (excellent Michel Blanc... dans un registre assez inhabituel) qui lui propose un contrat : tuer sa femme... l'homme accepte et deviens un tueur amateur tout en travaillant la nuit dans une station service auprès de son pote (joué par Gustave Kervern) et géré par un certain Brecht (joué par Alex Lutz) un petit commercial très mesquin...
... Pour son ultime film, Pascal Chaumeil ( mort le 27 août 2015) avait lu le livre dès sa sortie en 2004 et en avait immédiatement décelé le potentiel cinématographique. "Il avait les qualités idéales pour être adapté : j’aimais son côté noir, son humour dévastateur, l’aspect totalement imprévisible du récit et son suspense implacable ; j’aimais ses personnages attachants et ancrés dans une profonde réalité sociale ; et j’étais très sensible au commentaire de Iain Levison sur les ravages du capitalisme sauvage (dont la justesse demeure frappante dix ans plus tard). Tout cela étant dépourvu de cynisme et avec un happy end irrévérencieux en forme d’hymne à l’amour, à l’amitié et à la solidarité."
Mais cette adaptation a posé à Michel Blanc la difficulté de trouver un équilibre entre l’humour fou du roman et son fond social. Rendre à l’image les nombreuses scènes de violence du récit était aussi compliqué parce qu'il était impossible de les montrer aux spectateurs telles qu’elles sont décrites dans le livre. "La violence lue a moins d’impact que la violence vue. Et lorsqu’elle n’est qu’un élément du récit, il est absolument nécessaire de la décaler légèrement pour ne pas bloquer le spectateur et l’empêcher de rire quand il en aurait l’occasion. Ce décalage existe dans la vie", se rappelle-t-il.
Résultat : Pascal Chaumeil réalise son meilleur film servi par un très bon duo d'acteur (Romain Duris et Michel Blanc) qui fait penser aux comédies sociale Britannique qui œuvre entre réalisme et absurde avec un brin inégalité dans la mise en scéne (les scènes avec la jeune femme (jouée par Alice Belaïdi) sont de trop et j'aurais aimé un peu plus de finesse)... enfin bref, une bonne petite comédie sociale (teinté de surréalisme) a voir pour cette rentrée que j’espère bien meilleure que ce pietre été cinématographique.