Claire et Bruno,qui forment depuis douze ans un couple solide,reçoivent famille et amis dans leur grande propriété à la campagne.Par jeu,ils annoncent à cette occasion leur séparation,mais cette "fake news" va avoir des conséquences inattendues et servir de révélateur pour eux-mêmes et leurs proches,ces derniers n'étant pas étonnés par cette révélation,quand ils ne s'en réjouissent pas carrément,sans oublier ceux qui n'attendaient que ça.Pour son dernier film,le journaliste et présentateur télé Bernard Rapp,qui décèdera deux ans après,adapte une pièce à succès de Jean Dell et Gérald Sibleyras qui remet tout bonnement au goût du jour ce bon vieux jeu de la vérité.Les masques tombent,les aveux se succèdent,la situation dérape,ou dérappe.Contrairement aux apparences,il ne s'agit pas d'un film sur le couple,le sujet étant plutôt l'hypocrisie et,surtout,la perception.Celle qu'on a des autres et celle que l'on a de soi-même,qui sont notablement différentes.Le scénario traque les non-dits,la routine et l'aveuglement volontaire et confortable qui font doucement pourrir des relations humaines finalement prêtes à éclater à la moindre étincelle.C'est parfois drôle,souvent cruel,mais aussi un peu répétitif,d'autant que la réalisation à peine fonctionnelle de Rapp manque de nerf et que les personnages secondaires sont négligés.En outre,l'artificialité des situations et l'absence d'épaisseur des protagonistes pénalise l'ensemble.En conclusion,ça se laisse regarder sans trop d'ennui ni d'intérêt,et on se dit que tout ceci passait certainement mieux sur une scène de théâtre.Heureusement,le fantastique casting relève la sauce.L'opposition entre Yvan Attal,le terrien un poil bourrin,et Jean-Paul Rouve,l'intello cynique,est purement jubilatoire,tandis que Sandrine Kiberlain rayonne dans son emploi habituel de grande gigue sexy.Le reste de la distribution regorge de pointures hélas insuffisamment exploitées.Remarquons enfin que ce film occasionne beaucoup de retrouvailles.Attal et Kiberlain étaient déjà partenaires dans "Les patriotes" en 94,alors que Lionel Abelanski jouait dans les deux premières réalisations d'Attal,le court-métrage "I got a woman" et le long qui en est le prolongement,"Ma femme est une actrice",des oeuvres dans lesquelles l'acteur occupait le même rôle de boulet qu'il tient ici.Quant à Rouve et Marina Foïs,ils faisaient bien sûr tous deux partie de la troupe des Robins des Bois et de ses aventures théâtrales,télévisuelles et cinématographiques.