Septembre 1944, après le débarquement en Normandie, les alliés font route vers l'Allemagne. Le parcours est long et le ravitaillement venant de France est difficile. La guerre des généraux fait rage entre l'Américain Patton et l'Anglais Montgomery. Ce dernier proposera l'opération «Market Garden». 35000 soldats américains et britanniques parachutés en Hollande derrière les lignes ennemies, objectif ; se rendre maître des ponts sur le Rhin en particulier le pont d'Arnhem : la porte de l'Allemagne. Sur le papier, l'opération est déjà un succès selon le lieutenant général Browning. L'Histoire en sera autrement. R.Attenborough, futur réalisateur de «Gandhi» est aux commandes de cette super-production américano-britannique au casting démentiel : (Connery, Bogarde, Caan, Hopkins, Redford..). Ce casting de gueules sert un scénario cinglant, critiquant l'état-major allié envoyant ses hommes vers la mort en précipitant l'opération «Market Garden». Loin des productions hollywoodiennes glorifiant l'Amérique en diabolisant l'ennemi, «Un pont trop loin» ne diabolise personne. Par le biais de scènes cultes comme la traversée du Rhin par les hommes de Redford ou celle des parachutistes polonais tués en plein vol, Attenborough filme la guerre dans sa plus pure absurdité. A l'instar de films tels que «Les sentiers de la gloire» de Kubrick ou «Gallipoli» de Peter Weir, Attenborough tire à boulets rouges sur un certain commandement théoricien n'ayant cure des réalités de la guerre.