En Septembre 1990 sortit Les Affranchis de Martin Scorsese, sur la vie d’Henry Hill, ce gangster qui avait vendu ses associés au FBI. Le film fut devancé de quelques semaines par My Blue Heaven.
Cette comédie d’Herbert Ross est effectivement très librement inspirée par la vie d’Henry Hill, tout en changeant les noms et en oubliant totalement ce qu’il s’est passé avant sa mise sous protection. Steve Martin y joue donc un mafieux qui est placé en Californie et qui doit s’adapter à sa nouvelle vie de citoyen réglo, sous les yeux du pauvre Rick Moranis. Dit comme ça, ce film aurait dû être une comédie mémorable. Après une première demi-heure magistrale, My Blue Heaven s’écrase un peu, avec une intrigue qui se met en place et qui détruit un peu toute la comédie burlesque et fish-off-the-water qui s’installait doucement. En effet, rien ne dépassera un plan fabuleux où Steve Martin, dans l’ombre tout seul, se passe du Tony Bennett (Stranger in Paradise bien évidemment) pour se rappeler de sa vie d’antan. Malheureusement, ce plan se passe au bout de 30 minutes et il n’y a rien de bien intéressant dans le reste du film, hormis Steve Martin qui fait absolument n’importe quoi, comme il en a le talent. Rick Moranis et le reste des seconds rôles sont trop peu importants et Martin manque donc d’un contrepoids qu’il avait avec Michael Caine dans Dirty Rotten Scoundrels.
Qu’on ne s’y trompe pas, My Blue Heaven est une comédie sympathique pendant l’intégralité de sa durée, mais elle manque cruellement d’une intrigue qui porterait le talent de Steve Martin sur 90 minutes.