Un Prince constitue l’exemple parfait du film régional dans ce qu’il a de plus beau : une lettre d’amour adressée à la ruralité, à l’amour de la nature. Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs après plus d’une quinzaine de films, Pierre Creton propose ici la quête de Pierre-Joseph (Antoine Pirotte), jeune botaniste qui intègre la serre d’Alberto (Vincent Barré) qui va l’ouvrir à son homosexualité et à son amour des plantes. Si la poésie d’Un Prince m’a ému - une poésie parfois phallique -, le découpage opéré maintient à mon sens le film dans un faux rythme, qui ne cesse de prendre à contrecoup le spectateur. De cette France des marchés alimentaires et des champs, Pierre Creton rend un hommage cinéphile et vibrant. Le film peut cependant se heurter aux frais d’une sortie en salle : « s’il y a des programmateurs dans la salle n’hésitez pas à vous manifester » lance-t-on à la projection de la Rochelle. Tu m’étonnes.