Ce n'est pas faute d'avoir été prévenu que Un Prince est un film exigeant et radical. Malgré les avertissements et aussi à cause d'une certaine fatigue, la projection du film peut se vivre au delà de la souffrance, dans un souhait irrépressible de fuir à toutes jambes tellement ce métrage ne correspond en rien au cinéma que vous chérissez. Déjà, les multiples voix off, émanant pourtant de Amalric, Gadebois et Françoise Lebrun phagocytent toute l'attention, d'autant plus quand les images n'ont aucun lien avec le texte lu, mais elles ont surtout le don d'énerver par une sorte de suffisance littéraire. Encore faudrait-il que le film nous donne un tant soit peu envie de nous intéresser à l'histoire très personnelle qui nous est racontée mais ce n'est jamais le cas. S'il y est question d'amour de la botanique, l'on comprend assez vite que dans ce terme, il n'y a pas que la partie "bota" qui compte, et franchement, les épisodes sexuels de Un Prince non seulement ne nous regardent pas mais surtout nous indiffèrent totalement. C'est bien joli de réaliser une œuvre expérimentale mais si c'est pour laisser le spectateur à distance et faire éventuellement se pâmer quelques élus, cela n'en vaut pas la peine. Enfin, c'est comme toujours à chacun de réagir avec sa propre sensibilité et sa grille d'appréciation cinématographique. Bien d'autres films attendent dans l'antichambre de nos désirs.