Les années 2010 ont été difficiles pour Eddie Murphy. Il a enchaîné les échecs, souvent critiques, parfois public, se rattrapant de justesse avec une nomination aux Oscars et aux Golden Globes pour son rôle dans la comédie musicale Dreamgirls. Le reste des films étant au mieux moyen, au pire vraiment mauvais.
Entre 2012 et 2016, on ne l'a pas vu au cinéma. Cette pause lui aura été profitable puisqu'il est revenu dans un drame, Mr. Church, un registre qu'il avait très peu exploré jusque là, avec un petit succès critique à la clé. Il a ensuite enchaîné avec Dolemite Is My Name où il jouait l'un des meilleurs rôles de sa carrière. L'acteur américain faisait donc un retour en force ! Jusqu'à Un Prince à New-York 2, la suite d'un film dont personne ne voulait et qui a fait un bide. Rien de tel pour gâcher l'excitation de son retour.
On aurait pu croire qu'il revenait au cinéma pour jouer de nouveaux rôles, dans des registres différents, s'essayer à des genres auxquels il était peu habitué. Mais il n'en était rien. Le voilà dans la suite de Un Prince à New-York, une bonne petite comédie de John Landis qui avait le mérite d'être un peu inventive et qui a ma foi bien vieillit. Ce n'est pas et ne sera pas le cas de ce second opus dont le scénario est déjà dépassé tant il est banal. Le long-métrage a presque des allures de Princesse malgré elle, sorti en 2001 avec Anne Hathaway soit 20 ans plus tôt, c'est dire...
A la rigueur, on serait prêt à pardonner un scénario bidon si le film parvenait à être drôle et à proposer la même fraicheur que son ainé. Mais là aussi, c'est un échec. Et on nous impose une histoire de nouvel héritier dont on se fiche royalement. Alors qu'à côté de ça, le roi a trois filles qui, malgré leur peu de temps à l'écran, semblent chacune plus intéressante que ce nouveau venu bien fade.
Eddie Murphy est presque secondaire dans ce récit auquel il n'apporte rien de son talent comique. Ca ne l'a pas empêché cependant d'inviter son ami Wesley Snipes pour jouer le rôle d'un l'antagoniste qui ne pose jamais une véritable menace. Il a également invité Craig Brewer à mettre en scène cette suite, après avoir justement tourné pour lui dans Dolemite Is My Name, sauf que le cinéaste se contente du strict minimum en terme de réalisation. De plus, son film est pauvre a toujours jouer dans les même décors.
Sans être non plus une plaie à regarder, "Un Prince à New-York 2" est d'abord énervant car il est le symptôme de la politique actuelle d'Hollywood qui est de proposer des suites à des "vieux" films pour essayer de rattraper le succès d'antan, quand bien même personne ne sait quoi raconter dans ces dites suites. Dans le cas présent, à part constamment rappeler le premier épisode, que ce soit par flashbacks directement ou par des sketchs qui copie ouvertement des scènes du long-métrage de John Landis, cette suite n'a pas grand chose à offrir. Le pire, c'est que le film avoue avoir conscience de son statut de suite non désirée, au cours d'une scène où il est directement fait mention du Hollywood actuel, avec ses remakes, reboot et suites des comédies à succès des années 80. L'un des personnages prétend alors que le plus souvent, ces projets sont voués à l'échec mais qu'il existe des exceptions. Désolé de lui apprendre que ce n'est pas le cas ici.